La course est engagée pour la désignation d'une date pour voter la motion de retrait de confiance au président de l'Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi. Cette motion a récolté 73 signatures, sans compter celles des membres du Parti destourien libre (PDL) qui sont tous acquis à cette cause. Mais, le bloc démocratique (Attayar et Achâab n'en ont pas voulu, sous prétexte qu'il ne veut pas composer avec des membres de l'ancien régime de Ben Ali. Entretemps, les partisans de Ghannouchi tentent de détourner l'attention en s'entêtant de vouloir voter la motion contre le chef du gouvernement. Des députés de l'Assemblée des représentants du peuple ont accusé le président du parlement, Rached Ghannouchi, de "mauvaise gestion" de l'institution législative et d'avoir "commis plusieurs dépassements", ce qui les a amenés à déposer une motion de retrait de la confiance au président de l'ARP. Le député Mustapha Ben Ahmed, du bloc parlementaire de Tahya Tounès, a indiqué qu'une motion de retrait de confiance à Rached Ghannouchi a été déposée au bureau d'ordre de l'ARP, après avoir collecté les 73 signatures requises. Cette motion a pour objectif d'assainir le climat et d'améliorer les conditions de travail, devenues insupportables, au sein du parlement, a-t-il précisé. Ben Ahmed a rappelé que les signataires de la motion sont les députés des blocs "Démocratique", de "Watanya", de "Tahya Tounès", de "la Réforme nationale", des indépendants et des élus appartenant à d'autres blocs parlementaires. Pour sa part, Samia Abbou (bloc démocratique) a passé en revue le contenu de la motion qui a été déposée en application des dispositions de l'article 51 du règlement intérieur du parlement. Parmi les dépassements commis par Ghannouchi, a-t-elle expliqué, prendre des positions politiques relatives à des questions régionales et internationales qui ne sont pas compatibles avec la position officielle de l'Etat, notamment sur le dossier libyen. "Ghannouchi a, également, reçu nombre d'ambassadeurs et de responsables étrangers et publié des déclarations sans aviser le bureau de l'ARP, outre l'utilisation de l'administration du parlement pour servir des intérêts et des objectifs partisans", a-t-elle indiqué. D'après elle, Ghannouchi "n'a pas pris les dispositions nécessaires pour mettre fin au chaos au sein de l'hémicycle qui a entravé les travaux de la plénière et ceux des commissions à plusieurs reprises", a-t-elle ajouté. "Ghannouchi a, aussi, transgressé la loi en déléguant ses prérogatives à son chef de cabinet, Habib Khedher". De son côté, Hassouna Nasfi (bloc de la Réforme nationale) a indiqué que la motion de retrait de confiance reste ouverte. "D'autres députés se joindront aux signataires, avant son examen en séance plénière", a-t-il dit. Et d'affirmer "il ne s'agit pas d'un règlement de compte politique, mais de ramener au droit chemin le processus de l'action législative". Soixante-treize députés ont déposé, jeudi, auprès du bureau d'ordre de l'ARP, une motion de retrait de confiance au président du Parlement Rached Ghannouchi, a déclaré Hassouna Nasfi, président du bloc la Réforme. Les représentants des blocs "démocratique" et de la "réforme nationale" se sont retirés de la réunion du bureau de l'Assemblée des Représentants du Peuple tenue jeudi après-midi, en signe de protestation contre l'obstination des représentants d'"Ennahdha" et "Qalb Tounès" à voter la proposition d'organiser une plénière pour retirer la confiance au gouvernement Fakhfakh. Le président du bloc "Qalb Tounès" et membre du bureau du parlement, Oussama Khélifi, a fait savoir que la réunion du bureau de l'ARP a été levée, après l'entame d'un débat au sujet de la présentation de la motion de défiance contre Elyès Fakhfakh en plénière pour vote, "sans prendre aucune décision concrète dans ce sens". Les représentants du bloc démocratique, Nabil Hajji et Zouheir Maghzaoui, se sont accordés à considérer la proposition du vote pour présenter ladite motion en plénière comme étant illégale et injustifiée surtout que le chef du gouvernement avait démissionné de son poste. La course contre la montre est engagée, surtout que la réunion tenue pour le vote du retrait de confiance à Elyès a achoppé. En attendant, on se demande quelle sera la riposte du mouvement Ennahdha et ses alliés.