En disséquant la prestation de son collègue Samir Hammami, dans le cadre de l'émission « Dimanche Sport », Hichem Guirat ne nous a pas paru d'une objectivité totale. Un peu comme si ses analyses étaient conditionnées à l'avance par l'objectif de conclure à une prestation ratée de la part du reférée du choc de Sfax. Il faut dire qu'à force d'exercer lui même en tant qu'arbitre, Hichem Guirat n'est pas mieux placé pour se mettre dans la peau d'une personne conditionnée ou influencée par des éléments extérieurs et des circonstances particulières. Ceci dit, cela ne remet en rien en cause la conclusion selon laquelle Samir Hammami, tout comme nombre de ses pairs, n'a pas fourni une prestation à la « Collina », loin s'en faut. Mais, de là, à dire que ledit arbitre a manqué de discernement en sanctionnant Apoko, après une simulation dans la surface « sang et or » tout en reconnaissant qu'il n'y avait aucun contact, c'est un déni des règlements. Maintenant, quant à l'appréciation différente d'une faute commise en pleine surface de réparation ou en tout autre endroit du terrain, en l'occurrence la main de Bilel Yeken, sifflé près du poteau de corner et celle de Wissem Bekri, non sanctionnée par un penalty, il n'y a rien à dire ! Aucune loi ou règle sportive, n'enjoint à l'arbitre d'avoir une attitude diamétralement opposée par rapport à une même situation en fonction de l'endroit où elle se déroule. Bien au contraire, les instances internationales n'ont eu de cesse de rappeler les arbitres à l'ordre pour appliquer les règlements à la lettre à force de réunion et de séminaires, en vain ! Dès que les hommes en noir sont sur le terrain, tout est jeté aux oubliettes et leurs appréciations sont conditionnées par l'enjeu, la renommée des équipes, le nom des joueurs, le public, les dirigeants... Autrement, comment expliquer que, en dehors de la Coupe du monde, le tacle par derrière ne fasse plus l'objet de la même sévérité, à peine avons-nous droit à un carton jaune, et encore... Mieux encore, Hichem Guirat en sait là aussi quelque chose : les accrochages de maillots en pleine surface de réparation, véritable fléau du football moderne, ne sont systématiquement sanctionnés qu'en faveur des défenseurs. Il est vrai que les observateurs y sont pour quelque chose, tant, c'est mal vu de siffler penalty pour une faute loin du ballon. On se rappelle tous l'incrédibilité et la stupéfaction générale lors de la finale de la Coupe de Tunisie 2007 entre l'Espérance de Tunis et le CABizertin, quand l'arbitre espagnol de ladite rencontre, accorda la sanction suprême aux « Sang et Or » après un tirage de maillot sur l'un de leur joueur. Ces derniers eux-mêmes n'arrivaient pas à réaliser. En tout cas, la décision de l'Espagnol avait au moins eu le mérite de refroidir bien des ardeurs ce jour-là. Et lors du marquage dans la surface, tous les joueurs prenaient garde à ne commettre aucune incorrection ou acte d'anti-jeu. Donc, si toutes les fautes étaient jugées sur un pied d'égalité, quitte à siffler une dizaine, voire plus, de penalties dans un seul match, on assistera alors à un football plus propre et à moins de contestations. Une façon comme une autre de trouver le bon remède à nombre de parodies de matches auxquels on est contraint d'assister.