p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS - Walid KHEFIFI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Au sein du mouvement Ennahdha, le conflit interne qui oppose les défenseurs de l'alternance et de la démocratie interne à la garde rapprochée de Rached Ghannouchi, l'inamovible chef historique d'Ennahdha, semble avoir atteint le point de non-retour. Les cent cadres et élus du parti islamiste ont adressé une lettre à «l'ensemble des membres d'Ennahdha » dans laquelle ils se dénoncent une «campagne de harcèlement et de diffamation» depuis qu'ils ont exigé publiquement que le président du parti ne brigue pas un nouveau mandat lors du 11è congrès prévu à la fin de l'année en cours. Dans cette lettre révélée par la radio privée «Mosaïque FM », les 100 opposants, parmi lesquelles figurent le président du bureau politique, un cofondateur du parti, des membres du conseil de la choura et plusieurs députés, ont fait état d'une «campagne de diffamation immorale» ciblant les signataires de la lettre adressée à Rached Ghannouchi mi-septembre dernier. « Une lettre au ton blessant qui nous compare à des militaires cherchant à perpétrer un putsch contre leur chef a été adressée aux secrétaires généraux du parti. Des membres du Bureau exécutif n'ont pas été convoqués aux réunions de cette instance et des députés ont subi des pressions et des intimidations tandis que l'un des secrétaires généraux du parti a été limogé illégalement », ont-ils énuméré. Les meneurs de la fronde contre le «cheikh» qui ont choisi pour la première fois d'étaler un conflit interne sur la place publique ont également menacé subtilement de dévoiler des dossiers de mauvaise gouvernance. «Dans la lettre que nous avons adressée à Rached Ghannouchi, nous avons mis l'accent sur la nécessité de respecter le règlement interne du parti, et nous n'avons pas voulu évoquer d'autres dossiers liés à la mauvaise gouvernance du parti », ont-ils écrit.» Les signataires de la nouvelle lettre, qui représentent l'aile réformatrice du parti, ont par ailleurs estimé que le mouvement Ennahdha a atteint un «état de décrépitude effrayant », révélant au passage que son président a déjà annoncé son intention de briguer la magistrature suprême en 2024. Référendum interne Mi-septembre dernier, 100 dirigeants de premier plan du parti ont signé une pétition appelant Rached Ghannouchi à ne pas briguer à nouveau la présidence. «Nous appelons Rached Ghannouchi à annoncer solennellement son intention de ne pas briguer à nouveau la présidence du mouvement lors du 11è congrès prévu avant la fin de l'année en cours et à s'engager de ne pas amender l'article 31 du règlement interne», ont écrit les signataires de la pétition parmi lesquels figurent citer Samir Dilou, Fethi Ayadi, Imed Hammami, Abdellatif Mekki, Mohamed Ben Salem. «Le prolongation du mandat de Ghannouchi à la tête du parti anéantira la crédibilité et le capital moral du mouvement. Le tripatouillage d'une Constitution ou d'un règlement pour permettre aux présidents et aux dirigeants de se maintenir au pouvoir n'est exercé que par des autocrates autoritaires. L'alternance à la tête du parti renforce, quant à elle, la crédibilité du président du parti », ont-ils ajouté dans ce document intitulé «L'Avenir d'Ennahdha entre les risques de la prolongation du mandat (de Ghannouchi) et les opportunités d'alternance ». En réponse à cette pétition, le président d'Ennahdha a adressé aux membres du parti dans laquelle il a fait comprendre qu'il ne compte pas respecter le principe de l'alternance. Dans cette lettre fuitée, il a comparé subtilement la visite que lui ont rendue ses «honorables frères» pour lui présenter la pétition à une tentative de putsch. «La visite des cinq chers frères m'a rappelé des visites des généraux de l'armée, à une heure tardive, pour demander au président de leur pays à présenter sa démission. En réalité, la visite a eu lieu lors de la prière du Maghreb et non pas à l'aube » a-t-il ironisé. Et d'ajouter : «Il existe un amalgame délibéré entre deux domaines différents : l'Etat et le parti. La limitation concerne les mandats des chefs d'Etat alors que dans la démocratie partisane, l'alternance se réalise à travers des élections périodiques transparentes basées sur l'évaluation du rendement ». Ghannouchi a également précisé dans ce chapitre que «certains dirigeants de partis seront reconduits sans fixer de limites et d'autres seront remerciés, si leurs actions n'ont pas été jugées satisfaisantes», citant plusieurs exemples de leaders qui avaient été à la tête de leur parti pendant plusieurs décennies comme Chirac, Merkel, Blair et Hassan Nasrallah). Selon lui, il ne faut pas traiter les leaders et les dirigeants «ordinaires» sur le même pied d'égalité. Selon des bruits de couloirs qui circulent dans les allées de l'imposante bâtisse abritant le siège du mouvement islamiste à Montplaisir, Rached Ghannouchi a décidé de s'engouffrer par une petite brèche figurant dans le règlement interne du parti pour se cramponner à son poste. Alors que l'article 31 du règlement interne ne lui permet pas de briguer un nouveau mandat, l'article octroie au président du mouvement ou à une majorité des membres du conseil de la Choura (organe consultatif) la possibilité de soumettre une proposition à l'approbation de la totalité des adhérents par le biais d'un référendum interne. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"