La plainte peut paraître symbolique, mais elle est essentielle pour les avocats palestiniens : ils attaquent en justice le gouvernement britannique, plus de 100 ans après la déclaration de Balfour. En 1917, trois ans avant que que la Palestine ne passe sous mandat britannique, Arthur Balfour, chef de la diplomatie à Londres, signe une déclaration qui apporte son soutien à «l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple israélien». La déclaration Balfour avait été une étape importante dans le processus qui allait conduire en 1948 à la création de l'Etat d'Israël, mais aussi au déplacement de quelque 750.000 Palestiniens et à des décennies de conflits. «Nous pensons que tous nos problèmes viennent de Balfour et de l'occupation de la Grande-Bretagne, de l'Angleterre, explique Munib Al-Masry, chef de la fédération des syndicats indépendants et démocratiques. Donc il est temps d'avoir un procès contre eux». La plainte a été déposée auprès du tribunal de Nabouls, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Les plaignants demandent des indemnisations pour les Palestiniens lésés, sans fixer de somme. «Cela ouvre un autre canal, une autre voie et un autre espace pour poursuivre et tenir responsables les criminels qui ont commis des crimes contre notre peuple palestinien, ajoute Mohamed Barakeh, chef du Comité arabe de surveillance en Israël, que ce soit les Anglais à l'époque, ou le mouvement sioniste, et maintenant les Américains par le biais de «l'accord du siècle». Donald Trump a présenté au début de l'année un plan qui prévoit notamment que Jérusalem soit la capitale d'Israël, ou encore que les colonies implantées en Cisjordanie occupée soient annexées à l'Etat israélien, autant de faveurs accordées à Israël, qui ont été rejetées par les Palestiniens.