Le Forum du dialogue inter-libyen, parrainé par l'ONU, a entamé ses travaux hier à Tunis, avec la participation de soixante-quinze personnalités libyennes. L'ouverture de la séance a été marqué par une intervention du président de la République, Kaïs Saïd qui a appelé toutes les parties libyennes à faire prévaloir l'intérêt de la Libye et de son peuple, loin des ingérences étrangères et de toute pression. Un consensus est réalisable "si les forces étrangères s'abstiennent de toute ingérence", a souligné le président de la République. Il a conclu en soulignant que « l'une des raisons du succès de ce forum, et certainement pas des moindres, est de définir une organisation temporaire des pouvoirs publics. Ce n'est pas difficile, et nous mettrons toutes les nos moyens en place pour que vous puissiez sortir avec une organisation temporaire ou une constitution provisoire pour cette phase de transition, et après cette constitution permanente pour la Libye. Il est également nécessaire de fixer des dates précises pour les élections afin que la volonté du peuple libyen sorte librement des urnes, après que les fusils aient été réduites au silence et après la collecte des armes afin qu'aucune force armée ne reste en dehors de la légitimité libyenne ». Dimanche, la cheffe par intérim de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL), Stéphanie Williams a espéré que les résultats de la conférence de Berlin sur la Libye " constitue le cadre général du dialogue politique libyen prévu à Tunis". Lors d'une conférence de presse à Tunis, elle a affirmé avoir remarqué "une réelle volonté de la part de chacun afin de faire des concessions dans l'intérêt suprême de la Libye pour résoudre la crise actuelle". La responsable onusienne a ajouté qu'elle cherchait à lancer un dialogue politique libyo-libyen afin de parvenir à la réconciliation nationale entre tous les rivaux libyens. Elle a déclaré que la MANUL "essaie de mettre fin à la phase de transition et d'établir une feuille de route pour la tenue d'élections qui produisent des institutions représentant le peuple libyen". "Nous cherchons à consolider les principes de transparence et d'efficacité d'autant plus que les recommandations du Forum de dialogue libyen-libyen en Tunisie devront faire valoir l'intérêt de la Libye et nous cherchons également à proposer des décisions qui privilégient le profit public au détriment de l'intérêt personnel, consolider l'unité et la souveraineté de la Libye et la transparence de ses institutions", a-t-elle dit. D'après la MANUL, la reprise du dialogue inter-libyen est le fruit des précédentes rencontres entre les protagonistes libyens. Elle a indiqué que les invités à ce dialogue "inclusif", issus de différentes régions, ont été choisis sur la base des principes équitables de représentativité géographique, politique, tribale et sociale. La Manul a ajouté, dans un communiqué, que ces participants représentent le Haut conseil d'Etat et la Chambre des représentants ainsi que des acteurs politiques libyens dynamiques qui ne sont pas membres de ces deux institutions, avec une présence significative de la femme, des jeunes et des minorités afin que ce dialogue soit inclusif et réunissant toutes les composantes du peuple libyen. L'objectif est de parvenir à un "consensus sur des arrangements qui aboutiraient à l'organisation d'élections générales" dans le pays, a relevé la MANUL.