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Quand le football se politise dangereusement...
Publié dans Le Temps le 13 - 11 - 2020

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"En ces temps de hautes turbulences, d'effritement socioéconomique et de très fortes tensions sociales auxquels s'ajoute la psychose du Covid-19, l'Etat, garant de l'ordre, se serait volontiers passé de l'embrasement allant crescendo d'une paisible ville côtière du Sahel, cette ville de Chebba, dont la population est pourtant connue pour son affabilité. Et, surtout, pour son calme. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Or, depuis près de trois semaines, la ville s'embrase. La population-menée par une coordination (une de plus !) - pour réclamer justice contre ce qu'elle considère comme étant une sentence inique décrétée par la Fédération tunisienne de football à l'encontre du Croissant sportif chebbien, est en proie à une fureur aveugle.
La ville est en effet à l'arrêt. On n'y entre pas et l'on n'en sort pas. Pneus brûlés à l'entrée de la ville. Etablissements publics fermés de force. Agences bancaires aussi, cependant que quatorze embarcations sont déjà prêtes pour une migration collective vers les côtes italiennes. Et c'est déjà parti !
Dans sa récente interview sur Al Watania1, le Chef du gouvernement a paru plutôt distant par rapport à cette affaire. Il a exprimé des vœux pieux quant à une solution pacifiste, ne voulant sans doute pas révéler la teneur de l'examen de la situation avec le ministre de l'Intérieur. C'est sa façon de voir.
Règlements
de comptes personnels
Pour sa part, auditionné par les députés, Kamel Déguiche, ministre des sports et de l'intégration professionnelle déclare avoir accordé un délai de trois jours à la FTF pour organiser une Assemblée générale des clubs, la seule, à ses yeux, habilitée à valider ou pas l'exclusion du C.S. Chebba. Il n'y pas eu de suite, et c'était prévisible.
Pour sa part, le Comité National Olympique tunisien (CNOT), la plus haute instance de sport dans le pays, a invité Wadi Jery à rendre compte des tenants et des aboutissants de la suspension du club devant la commission de gouvernance sportive, pour non-respect de «l'éthique sportive», justement. Le CNOT attendra...
Et, pour révéler encore davantage l'extrême politisation de cette affaire, Ennahdha publie, lundi dernier, un communiqué dans lequel elle nie toute implication de son président Rached Ghannouchi dans la décision de Wadi Jery de suspendre le CSC.
En fait, c'est une sale affaire. Car il se trouve que si la ville de Chebba est en ébullition, cela est dû à un conflit personnel entre un personnage clivant qu'est le président du club (qui a entre-temps démissionné) et une « personnalité » tout aussi clivante, mais hautement influente dans le pays, cet inarrêtable Wadi Jery.
La genèse du conflit, tout un chacun la connait. Elle remonte même à la saison 2018/2019, à propos d'un match que le club de Chebba a refusé de disputer, pour désigner le champion de la Ligue 2, arguant que la date en a été fixée en retard et que tous ses joueurs avaient été, entre temps, libérés.
Or, il se trouve que le CS Chebba a réussi son ascension, haut la main, cette saison parmi l'élite. Et il se trouve qu'entretemps, la complicité entre les deux hommes (le président de la FTF et le président du CSC qui lui prédisait un avenir à Carthage !) a tout bonnement tourné à l'affrontement. De fait, Taoufik Lemkacher n'a pas voté en faveur de Wadi Jery pour un troisième mandat à la tête de la FTF (le troisième depuis 2012, année de sa première investiture). Et hop ! Entre dossier d'adhésion incomplet et une sanction 200 mille dinars pour atteinte à l'éthique, c'est-à-dire, une atteinte à son «auguste personne», Wadi Jery se rabat sur les articles 25, 29 et 31 des règlements généraux de La FTF pour décréter l'exclusion du club de toute compétition relevant de la fédération. Il établit même un programme de barrages triangulaires entre les équipes qui se disputeront la place du club chebbien. Il n'a même pas attendu l'issue du recours du CSC devant le Tribunal sportif. A-t-il au moins calculé le risque de déflagration dans les régions des clubs barragistes, si le CSC était réhabilité dans ses droits.
Electron libre
Taoufik Lemkacher, président démissionnaire du CSC n'est finalement qu'une petite nébuleuse. Elle passe. Et quand bien même Houcine Nasri, maire de Chebba aurait démissionné, en en profitant pour déplorer le manque de moyens dont pâtit la municipalité, cela ne changerait rien à la donne. Que les habitants de cette ville s'insurgent, bloquant pratiquement tout en pleine lutte contre la pandémie, l'affaire prend une dimension dangereuse puisqu'il s'agit désormais d'une véritable insurrection. Maintenant, c'est au gouvernement d'intervenir et de manière drastique.
Or, le gouvernement, disons le ministère des sports, est aujourd'hui appelé à se poser une question : le football n'est-il pas dangereusement politisé ? N'est-il pas, par ailleurs, soumis à un droit de vie et de mort qu'exerce Wadi Jery? Ne sommes-nous pas face à un Etat dans l'Etat?
En huit ans d'exercice à la tête de la FTF, pas moins de huit Chefs de gouvernements ont défilé sur la scène politique. Quatre élections entre législatives et présidentielles ont eu lieu. Lui, tranquille, mais redoutable manœuvrier, est toujours là, rappelant toujours sa propre indépendance par rapport au ministère de tutelle et par rapport au comité olympique. Dans son esprit, il n'a de comptes à rendre qu'à la FIFA. On n'a pas eu vent, cependant, que M. Infantino (président de la FIFA) ait voté pour lui.
Or, s'il défie toutes les instances du pays, c'est qu'il jouit de couvertures occultes. On se rappelle encore son S.O.S auprès de Rached Ghannouchi quand Tarek Dhiab, ministre nahdhaoui des sports a décidé d'avoir sa peau, justement à cause de sa propension à narguer les institutions et sur son côté absolutiste dans les prises de décisions, en ce qui concerne aussi l'Equipe nationale, patrimoine de la Nation toute entière et non le sien exclusif.
Quelque part aussi, il joue sur l'intimidation au sein du Bureau fédéral.
L'ennui, c'est qu'il instrumentalise aussi sur son appartenance à Ben Guerdane, sa ville natale, et qu'il est perçu, à ce titre comme un personnage particulièrement influent dans toute l'étendue du Sud du pays. Pour certains partis politiques, il représente un cheval de Troie « électoral », et même un argument d'offre électorale.
Naturellement, il ne manque pas d'exhiber à chaque apparition médiatique le bilan de ses huit années de gouvernance à la tête de la FTF. Et il en tire une arrogante légitimité. Cette «légitimité» dont il use, entre autres, pour dénigrer tout ce qu'a fait Tarek Bouchamaoui pour les clubs et le football tunisien à l'échelle africaine. Et, de fait, il lui fait obstruction aux élections à la CAF et se présente même contre lui.
Ce sont là ses lubies. L'ivresse d'une puissance qu'il doit bien devoir à quelqu'un, à quelques acteurs influents de la scène politique. Et cela fait que nous avons quatre, et non pas trois présidences : celle de Carthage, celle de l'ARP, celle de la Kasbah et celle de la FTF. Sauf que celle de Wadi Jery s'apparente plutôt à un électron libre, bien plus libre que les autres présidences. Parce qu'elle se nourrit de certains relents dictatoriaux.
p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"


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