Parler du tourisme comme un secteur en détresse, c'est peu dire, surtout qu'il est l'un des piliers de l'économie nationale. Face au marasme qu'il est en train de vivre, avec la pandémie de la Covid, le gouvernement tunisien a pris le taureau par les cornes, pour atténuer un tant soit peu l'impact dévastateur de ce fléau en accordant des largesses –certes, nécessaires- afin de de tenter de redynamiser ce qui peut l'être et permettre aux entreprises opérant dans le secteur de ne pas mettre la clé sous le paillasson. Les secteurs du tourisme et de l'artisanat sont en paralysie totale, surtout suite aux restrictions prises depuis un mois et demi suite à l'évolution de la situation sanitaire. Le nombre de touristes arrivés jusqu'à présent en Tunisie a connu une chute de 78% par rapport à la même période de 2019, celui des nuitées passées a aussi chuté de 80,5% et les recettes touristiques se sont repliées de 62%. Lors d'une conférence de presse tenue au Palais du gouvernement à la Kasbah, le ministre du Tourisme a expliqué que le Chef du gouvernement a décidé d'accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles du secteur touristique. Voici les principales mesures prises pour redonner un peu de vigueur, à ces deux secteurs sinistrés : - Les touristes venus en Tunisie, dans le cadre du tourisme saharien ne seront pas obligés de passer la période de confinement obligatoire dans les hôtels. Il suffit pour eux d'appliquer les protocoles sanitaires du tourisme tunisien et de se déplacer dans des groupes encadrés. - Programme de renforcement des liaisons aériennes avec l'aéroport international de Tozeur-Nafta. - Programme d'encouragement du tourisme intérieur qui sera mis en place jusqu'au 31 mars 2021 et financé par le Fonds de développement de la compétitivité dans le secteur touristique. - Prime mensuelle de 200 dinars sera accordée aux employés du secteur touristique qui se trouvent en chômage technique et aux guides touristiques, jusqu'à un retour à la normale. - Le gouvernement a accepté la proposition relative à la prise en charge par l'Etat de la cotisation patronale, en termes de sécurité sociale, et ce au titre du 4eme trimestre de l'année 2020 et les deux premiers trimestres de l'année 2021, à condition de préserver les emplois et de continuer le versement des salaires. Cette prise en charge concerne les salaires des ouvriers contraints de se trouver en chômage technique et dont l'activité a cessé soit de manière totale ou partielle. - Les financements du programme de recyclage et de formation continue des ouvriers du secteur touristique en chômage touristique seront assurés de manière exceptionnelle, par le Fonds de développement de la compétitivité (FODEC), dans le secteur du tourisme. Il s'agit d'accorder aux bénéficiaires une prime de 300 dinars, à la fin de la formation, laquelle sera supportée par le budget de l'Etat. - Rééchelonnement du principal de la dette relative aux cotisations de la sécurité sociale, jusqu'au troisième trimestre 2020, et exonération des pénalités de retard lors de l'achèvement de remboursement du principal de la dette, en considérant que le recouvrement de la première tranche est une avance. - La taxe appliquée aux agences de voyages au titre de la contribution au Fonds de développement de la compétitivité dans le secteur touristique, fixée à 2 dinars sur chaque siège proposé par les moyens de transport touristique, sera suspendue pour 6 mois, à partir de janvier 2021. - Prolongation du délai de dépôt des déclarations de l'impôt sur les sociétés au titre des exercices 2019 et 2020 jusqu'au 31 décembre 2021, avec un rééchelonnement du paiement à partir de janvier 2022, pour les établissements touristiques et artisanaux. - Réouverture des inscriptions sur la Plateforme Digitale d'accompagnement des entreprises touchées par le Covid-19, exclusivement pour les établissements touristiques, sans l'obligation de se conformer aux conditions imposées aux autres secteurs, étant donné que le secteur touristique est parmi les secteurs les plus sinistrés. - Révision de la convention relative au mécanisme de garantie des crédits conclue entre le ministère des Finances et la SOTUGAR pour l'adapter aux décisions du conseil ministériel du 30 avril 2020, notamment en ce qui concerne le plafond de 1 million de dinars par entreprise fixé comme condition d'éligibilité à ce mécanisme de garantie. - Intention de renforcer davantage la ligne de crédit dédié au secteur de l'artisanat.