Pour le Trente - cinquième anniversaire de sa fondation, la galerie d'Art Essaadi, à Carthage Hannibal, organise une exposition de groupe intitulée : « 86/20 » qui a démarré le 12 décembre et qui se poursuivra jusqu'au 27 du même mois. Cette exposition de près de vingt cinq artistes, est également un hommage à l'artiste pluridisciplinaire et père du dessin animé en Tunisie : Monji Sancho, disparu en 2017. Toutes générations confondues, les artistes participants, qui sont en majorité des habitués et amis de la galerie, y proposent chacun une œuvre à l'exception d'Olfa Ben Salha qui en propose trois travaux dédiés aux femmes et Samah Rahmouni avec deux œuvres intitulées : « Serveur de thé » et « Evasion » en photo er Raku. Fayza Karoui peint un « Enfant de la patrie » à l'acrylique sur toile. Ismail Ben Frej, à l'acrylique et collage, propose « La Diva », un hommage certain à l'artiste, à la femme et à la beauté. Sonia Lakhoua peint à l'acrylique ce que lui inspire la Méditerranée. Samira Houaoui à l'acrylique et collage peint « Maya. » Fatma Madani, quant à elle, rend hommage et à l'acrylique, à l'artiste plasticien Adel Megdiche. Quant à Zeineb Tlili Gali, elle revient sur un lieu mythique du Tunis d'antan et qui le demeure, la Place Halfaouine, en l'occurrence. L'artiste sylvain Montéleone y participe avec un tableau en technique mixte intitulé : « Hiéro/ Griffes. » A notre question sur Carthage, ce lieu mythique qui a vu naître trente quatre ans auparavant, en 1986, la galerie d'Art Essaadi où il y était, il nous a répondu que « Quand on parle de Carthage, on pense à Rome et on fait allusion aux Romains. Personnellement, a-t-il poursuivi, j'évoque Hadrien cet empereur qui encouragea les lettres et les arts, et quand je parle d'Hadrien, il me vient à l'esprit « Les mémoires d'Hadrien » de Marguerite Yourcenar qui écrivait que le véritable lieu de naissance est celui où l'on a posé un coup d'œil sur soi-même, et Mohamed Ali a non seulement posé un coup d'œil sur lui-même, mais aussi sur les autres en faisant naître sa galerie et en mettant ses cimaises à la disposition des Arts plastiques. Et si sa galerie ouvre encore ses portes, malgré les vicissitudes de la vie, c'est que Carthage ne cesse de renaître de ses cendres. » Nadia Chaari expose à l'acylique : « E -la 1ère femme » en allusion à Eve. Un hommage à Eve. Amel Badri propose « Jnaina », une sculpture en techniques mixtes qu'on pourrait appréhender comme une installation. En discutant avec cette artiste à propos de cette œuvre, elle a partagé notre idée sur le fait que ce travail est une installation, étant donné qu'il est conçu avec plusieurs matériaux. Sameh Ben Jaafar dessine la liberté à l'acrylique sur toile. Ali Zenaidi, qu'on ne présente plus, expose « L'Atelier », un tableau à l'acrylique sur carton. Mohamed Zouari expose pour sa part, « La mosquée rouge à l'acrylique sur bois. » hajer Ben Fadhel nous offre à voir « La Médina » à l'huile sur toile. Olfa Jerbi à l'acrylique, en technique mixte et à l'huile, donne à voir et à apprécier : une « Femme libre. » Un autre hommage à la femme. Quant à Sonia Ismail, elle peint une « Feuille d'or. » Ahmed Zaibi propose une interprétation de l'« Amour. » Naim Ameur présente un « Cavalier ». Hasna Dridi peint à l'huile sur toile : le « Tunis à la fin du 18è siècle. » Mohamed Ali Essaadi, le maître des lieux propose une photographie en noir et blanc. Noureddine El Ouni et en calligraphie, écrit un poème. Najet Ghrissi, en métal et bronze, expose une sculpture représentant un homme assis intitulée : « Attente » en métal et en bronze. D'un autre côté, la romancière et nouvelliste Amel Mokhtar y participe aussi, en exposant ses livres. Le volet littéraire n'est pas en reste à l'occasion de cet événement qui réserve une place à la lecture, pour ne pas l'oublier. Une exposition qui mérite le déplacement. L.B.K