A l'occasion de la commémoration du 40ème jour du décès de la chanteuse Naama, la pionnière de la chanson tunisienne, une cérémonie a été organisée, lundi 14 décembre à la Cité de la culture, en partenariat avec le ministère des Affaires culturelles et en la présence de plusieurs artistes et journalistes, pour rendre un hommage posthume à l'artiste disparue le 18 octobre 2020 à l'âge de 85 ans. En présence des membres de sa famille, la soirée a vu la participation notamment de la troupe de l'Institut al-rachidi sous la houlette du maestro Nabil ZOMMIT qui a assuré un prélude musical avec un nombre d'artistes Interprétant un cocktail varié de célèbres chansons de la défunte Naama. Cette cérémonie a été une occasion pour rappeler son parcours artistique à travers la diffusion d'un documentaire de 26 mn intitulé « Naama, un parcours d'art et de vie ». Qui est Naama ? Naama, est la femme qui a marqué la scène artistique avec son emprunte tout au long d'un parcours riche et d'une carrière artistique qui s'est étalée sur cinq décennies. Elle s'est distinguée, surtout, par sa voix limpide et cristalline, sa prestance et sa présence sur la scène artistique toujours marquée par son amour pour son pays. Un parcours mémorisé par des centaines d'œuvres distinguées qui célèbrent la joie de vivre de l'artiste mais aussi la noblesse de ses sentiments envers ses compatriotes et son patriotisme. Aujourd'hui, nous célébrons l'exemple d'une femme tunisienne dévouée, assidue, créative et tendre dans les différentes étapes de sa carrière bien remplie de moments de réussite. Après avoir rejoint la Rachidia, elle a, entre temps, surmonté toutes les difficultés et contraintes sociales pour combattre une image pas trop valorisante de l'artiste à l'époque. Hlima Bent Laâroussi Ben Hassen Echeikh, née à Azmour. C'était en 1959, l'âge d'or de la chanson tunisienne qu'elle a chanté au Casino de Tunis et pour la première fois Inti wahdek saken qalbi (Tu es seul dans mon cœur), paroles d'Ahmed Ghraïri et composition de Salah Mehdi. La jeune femme de l'époque a par la suite interprété Oum el kad touil Salha, Makhoul andhar... Salah El Mahdi, l'a pris sous sa coupe après avoir entendu l'une de ses prestations. Il lui a attribué son nom artistique Naama qu'elle a gardé depuis. Il lui a composé également une première chanson sur des paroles de Mohamed Jamoussi, Ellil ah ya lil jit nechkilek. Le premier concert public que Naama a donné était organisé à Sfax. Toutefois, c'est durant les nuits du Ramadan, qui se déroulaient à la salle Al Fath à Bab Souika, accompagnée de la troupe dirigée par Ridha Kalai, que le public découvre l'artiste et tombe sous le charme de sa voix. Elle se fait vite connaître à travers le pays puis au Maghreb là où elle donne plusieurs concerts. Elle devient peu à peu la muse de plusieurs compositeurs tunisiens comme Boubaker El Mouldi, Mohamed Triki, El Mahdi, Ridha Kalaï, Ali Riahi, Kaddour Srarfi et Chedly Anouar. Naama n'a jamais pensé quitter son pays à la recherche d'une reconnaissance au Moyen -Orient, elle est resté fidèle à son public tunisien. Son répertoire comprend plus de 600 chansons dont plusieurs Poèmes mis en musique. Le ministère des Affaires culturelle a choisi de commémorer le 40ème jour de son décès en offrant notamment aux jeunes l'occasion de revisiter le riche répertoire musical de la défunte et en organisant une exposition documentaire produite par le Centre de musique arabe et méditerranéenne Nejma Al Zahraa, qui met en lumière la carrière artistique riche et unique de Naama à travers des photos, des coupures de presse et divers autres documents sonores. Naama n'était pas seulement une voix ‘'tarabi'', mais elle a toujours symbolisé notre identité de Tunisiens et a donné cette image positive de la femme et de la joie de vivre qui doit animer tout un chacun malgré les aléas de la vie. L.C