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Naâma, un monument de la chanson tunisienne
Nostalgie.... nostalgie....
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 12 - 2010

Hlima Bent Laâroussi Ben Hassen Echeikh, fille de Khédija Bent Boubaker, qui appartient à la descendance de Sidi Maâouia, est née à Azmour le 27 février 1936, dans cette superbe et féerique pointe Est de la Tunisie, près de Kélibia.
Elle était d'une beauté d'ange, comme généralement toutes les jeunes filles de cette région.
Déjà, son père Si Laâroussi était féru d'art et de chant, puisqu'il se produisait dans les grandes fêtes. Il a été également militant, connaissant l'emprisonnement et les exactions.
Le démon de la chanson
C'était en 1959, l'âge d'or, au Casino de Tunis que je l'ai vue chanter pour la première fois Inti wahdek saken qalbi (Tu es seul dans mon cœur), paroles d'Ahmed Ghraïri et composition de Salah Mehdi.
Naâma est la troisième enfant de cette modeste famille capbonaise. Son frère Habib et sa sœur Fatma, ses aînés donc, ne sont plus de ce monde.
Ses parents ont divorcé alors qu'elle avait à peine six mois. Dur, dur, pour un enfant.
Sa mère était tenue pour la plus belle femme du village d'Azmour. Le frère de celle-ci, Hmida, allait accueillir la jeune divorcée et ses enfants à Tunis, dans une maison sise rue Eddiwane, dans la Médina.
Naâma recevra ses premiers cours au kouteb (classe coranique) Sidi Abdelkader.
Le démon de la chanson habitait toute cette famille. Du père, comme on l'a dit plut haut, jusqu'à la mère qui chantonnait tout en s'acquittant des mille et une petites corvées domestiques.
C'est ainsi que la jeune fille a appris Oum el kad touil Salha, Makhoul andhar…
Il se trouve que tout près de la rue Eddiwane, habitait Béchir Ressaïssi, le premier promoteur de disques en Tunisie. Hlima se rendait souvent chez cette famille, à la rue Dar El Bacha. Un lieu fréquenté par les sommités artistiques de l'époque : Ali Riahi, Saliha, Fethia Khaïri, Sadok Thraya, Hassiba Rochdy, Hédi Jouini…
Les courtisans
Les prétendants étaient nombreux à demander la main de cette superbe créature. Parmi ces courtisans, c'est El Abed Dérouiche, un notaire du Diwan, âgé de 29 ans, qui finira par l'épouser.
Le couple donnera naissance à Hichem et Tarak, un compositeur et grand joueur d'orgue et de guitare, mais également à Henda à laquelle Naâma dédiera deux chansons Henda Henda zaï el warda, (Henda, telle une rose), écrite par Abdelmajid Ben Jeddou et composée par Chedly Anouar, et Illi oumri whibtou liha (Celle à qui j'ai donné ma vie), écrite par Hamadi El Béji et composée par Chedly Anouar.
Le chant avant tout, parfois !
C'est parmi sept jeunes filles, des belles-sœurs du côté de son mari, sans parler de ses beaux-parents, que notre grande artiste a dû mener une vie de couple plutôt malheureuse. El Abed Dérouiche, son époux, cherchait par tous les moyens à lui imposer d'arrêter de chanter. Mais Naâma a tenu bon.
Elle chantait dans les grandes fêtes et les mariages. Elle n'oubliera pourtant jamais cette première fois où elle s'était produite en compagnie de la troupe de Hassen Gharbi. Elle y chanta «Habibi loobitou» de Mohamed Abdelwaheb, arrachant les vivats nourris et enthousiastes des présents. Elle était encore méconnue et avait décidé de chanter «Ashar wen cheghil ana» et «Ana qalbi lik mayel» de Feïza Ahmed, musique de Mohamed Mougi.
Malheureusement, la première chanson a été interprétée par Oulaya, alors que Narimane a repris la seconde. Naâma ne pouvait chanter à nouveau ni l'une ni l'autre. Mais à quelque chose malheur est bon, le public étant resté ébahi devant une voix aussi suave, forte, enchanteresse.
Elle dut pourtant reprendre son armure de samouraï pour convaincre son époux, qui appartient à une famille conservatrice qu'il n'y a pas de mal à ce qu'elle pratique la passion de sa vie, la chanson.
Plus forte que tous les archaïsmes imaginables, elle prit son courage à deux mains, vêtue d'un «sefsari», direction la Rachidia située alors à la rue El Jeld.
La destinée de ces combattants pour la cause de l'art consiste justement à ne jamais baisser la garde. Notre grande cantatrice était «dure à cuire». Elle aura gain de cause et finira par imposer la loi de sa passion qui était la plus forte.
Immanquablement, comme une récompense, son talent va la conforter dans son choix, ce qui, avouons-le, n'était pas très simple en ces années-là de conservatisme pur et dur.
Sur les traces de Leïla Mourad
A la Rachidia, Naâma sera testée par Salah El Mehdi pour l'interprétation d'une chanson de Leïla Mourad diffusée en 1938 dans le film Yahia El Hob (Vive l'amour) composée par Mohamed Abdelwaheb, «Yama raq ennassim».
«Considérez-vous d'ores et déjà comme étant admise!», lui assura le grand musicien qui la prendra sous sa coupe, lui donnant un nom artistique, celui que nous connaissons tous depuis plus d'un demi-siècle et lui composa une première chanson sur des paroles de Mohamed Jamoussi. Un chef-d'œuvre, un petit bijou «Ellil ah ya lil jit nechkilek».
Le premier concert public que Naâma a animé était organisé à Sfax. Mais c'est au cours des «Nuits de Ramadan», à la salle El Fath, à Bab Souika, accompagnée de la troupe «Al Manar», dirigée par le virtuose Ridha Kalaï, qu'elle s'était fait une réputation de jeune valeur sûre.
Que de chemin parcouru par la toute petite belle créature Hlima jusqu'aux sunlights de la célébrité.
Naâma possède un répertoire de près de 500 chansons composées par les plus grands musiciens : Mohamed Triki, Chedly Anouar, Ridha Kalaï, Salah El Mehdi, Ali Riahi, Kaddour Srarfi, Ahmed Hamza, Abdelhamid Sassi, Sayed Chatta, Ali Chalgham, Mohamed Nouri, Laroussi Belkir, Ouannès Kraïem et Abdelhamid Slaïti.


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