-Agences- Les pays européens donnent un tour de vis, pour tenter d'endiguer le rebond de la pandémie de Covid-19. Le Portugal a décidé de prolonger l'état d'urgence sanitaire, et de mettre en place un couvre-feu, face à l'envolée du nombre de nouveaux cas. Plus de 10 000 personnes supplémentaires se retrouvent infectées chaque jour. Un chiffre jamais atteint jusqu'à présent dans le pays, où les hôpitaux sont mis à rude épreuve. De son côté, l'Irlande opte pour un confinement encore plus strict, qui comprend désormais la fermeture des écoles et la mise à l'arrêt des chantiers pour au moins trois semaines. "Au moment où je vous parle, les hôpitaux de tout le pays, des îles britanniques et de toute l'Europe sont assiégés par la maladie", affirme Micheal Martin, Premier ministre irlandais. "Les professionnels de santé, déjà épuisés, sont aujourd'hui confrontés à un tsunami de contaminations encore plus important que lors de la première vague. Nos hôpitaux comptent déjà plus de patients infectés qu'ils n'en ont jamais eu". En France, aucune levée des restrictions à l'ordre du jour, lors de la conférence de presse du gouvernement attendue ce jeudi, alors que les critiques se multiplient, face à la lenteur de la campagne de vaccination. Les bars, restaurants, et salles de spectacle ne devraient pas rouvrir le 20 janvier. Pas de miracle en vue, non plus, pour les remontées mécaniques, et la liste des départements sous couvre-feu pourrait encore s'allonger. Pour étendre l'immunisation contre le Covid-19, l'Agence Européenne du Médicament a donné son feu vert à l'utilisation du vaccin de Moderna, qui va permettre aux 27 de disposer d'un deuxième vaccin pour leur population. L'Union Européenne a fait l'objet de critiques pour la longueur des délais d'approbation des vaccins, mais Bruxelles dit avoir signé cinq contrats supplémentaires avec des laboratoires pharmaceutiques pour acquérir à terme plusieurs centaines de millions de doses, une fois que les essais cliniques auront fait leurs preuves. Paris tente de désamorcer les critiques En France, l'exécutif tente de désamorcer les critiques sur la lenteur au démarrage de la campagne vaccinale, alors que le rebond épidémique se confirme dans l'hexagone avec plus de 25 000 nouveaux cas chaque jour. Le pays comptait 12 500 personnes vaccinées, contre 5 000 la veille, selon le ministère de la santé. Un progrès certes, mais qui reste insuffisant au vu de l'urgence sanitaire. Le gouvernement s'est engagé à étendre sans délai la vaccination à tous les soignants de plus de 50 ans ou à risque, et plus seulement aux résidents et personnels des Ehpad. Les personnes de plus de 75 ans devraient aussi pouvoir se faire vacciner dès fin janvier dans des centres dédiés, dont le nombre devrait passer de 100 à 300 la semaine prochaine, et 500 celle d'après. Près de 500 000 doses du vaccin Pfizer BioNTech devraient être disponibles chaque semaine, et 200 000 de celui de Moderna le premier mois. Un chiffre qui devrait ensuite passer à 500 000 les mois suivants, alors que 45 % des Français disent toujours ne pas avoir l'intention de se faire vacciner, d'après un récent sondage. Nouvel état d'urgence dans le grand Tokyo Le Premier ministre japonais a déclaré hier un nouvel état d'urgence dans le grand Tokyo pour contrer la progression de la pandémie, mais l'ampleur restreinte du dispositif fait craindre des résultats limités. A bientôt six mois de l'ouverture prévue des Jeux olympiques de Tokyo-2020, reportés l'an dernier à cause de la pandémie, l'état d'urgence risque de refroidir encore la population japonaise, déjà majoritairement en faveur d'un nouveau report ou de l'annulation des JO. "Nous déclarons l'état d'urgence" car "il est à craindre que l'expansion rapide du nouveau coronavirus dans tout le pays ait un important impact sur la vie des habitants et sur l'économie", a déclaré Yoshihide Suga en évoquant un "fort sentiment de crise". L'état d'urgence concerne dans un premier temps la capitale et trois régions adjacentes, à compter d'aujourd'hui et pour une durée d'un mois. M. Suga a lancé un appel particulier aux jeunes en les exhortant à respecter les consignes sur l'arrêt des sorties nocturnes. "Agissez pour sauver les vies précieuses de vos parents, de vos grands-parents, de vos amis", a-t-il dit, alors que plus de la moitié des nouvelles infections dans la région de Tokyo concerne des moins de 30 ans. Le grand Tokyo, où vivent près de 37 millions d'habitants, soit 30% de la population japonaise, concentre la majorité des nouveaux cas quotidiens actuellement recensés au niveau national. Mais les organisateurs, qui prévoyaient d'exposer les flammes olympique et paralympique dans divers endroits de la capitale en janvier, ont annoncé hier le report sine die de ces événements. L'utilisation des vaccins contre le Covid-19 commandés par le Japon n'a pas encore reçu le feu vert des autorités locales, mais M. Suga a répété jeudi que la campagne de vaccination pourrait commencer fin février. Le premier état d'urgence au Japon l'an dernier avait d'abord visé le grand Tokyo également, avant d'être étendu à tout le pays. Il avait permis temporairement d'endiguer la pandémie, mais le nombre de cas était beaucoup plus faible et ses mesures plus draconiennes, avec des appels à la fermeture totale de magasins, restaurants, cinémas et salles de sports, entre autres.