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Vaccin anti-Covid-19: La Tunisie réceptionnera ses premières doses au mois de mars
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 11 - 2020

Le monde vit une course contre la montre et contre la mort entre, d'un côté, la propagation du Sars-CoV 2 et, de l'autre, la mise au point d'un vaccin.
Les premiers vaccins seront prêts et utilisés avant la fin de l'année, c'est certain. Ils seront efficaces à 50 ou 60%, pas plus. Mais il n'y en aura pas assez pour tout le monde. La Tunisie a assuré 250.000 doses de vaccin. Or, pour chaque vaccination, il faudra deux doses espacées de 21 jours, sauf dans le cas du candidat vaccin Johnson & Johnson, qui sera administré à une dose unique, si jamais il aboutit.
Cela signifie que les 250.000 doses correspondent à 125.000 vaccinations.
Mais est-ce à croire que la Tunisie aura besoin de 24 millions de doses? Non, ce n'est pas le bon calcul, voici pourquoi.
L'OMS recommande de vacciner en priorité le personnel de santé, les forces de sécurité puis les catégories vulnérables ; personnes âgées et personnes souffrant de maladies chroniques. Et de laisser les moins de 18 ans pour 2022. Pour la population générale au-dessus de 18 ans, il faudra atteindre une couverture vaccinale de 60 à 70% pour assurer une immunité collective suffisante, en partant du fait qu'au moins 5% de la population ont déjà attrapé le Covid. Faites le calcul.
Pour faire plus simple et à la louche, disons que 12 millions de doses suffiront largement.
Il n'y en aura pas pour tout le monde
Pour résumer: le vaccin arrive dans le monde entier, mais il n'y en aura pas pour tout le monde. Il y aura des priorités objectives, conformes aux recommandations de l'OMS. Et jamais dans l'histoire de l'humanité un vaccin n'aura été élaboré en 9 ou 10 mois comme maintenant.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, 198 candidats vaccins (vaccins à l'essai) sont dans la course pour lutter contre la pandémie de Covid-19, 42 sont en phase d'essais cliniques. Parmi ces vaccins, seuls 10 ont entamé la phase 3, la dernière, dont l'objectif est de tester l'efficacité et la tolérance sur au moins 20 mille personnes. A l'issue de cette étape, si le vaccin est homologué par l'OMS, il obtiendra une potentielle AMM (autorisation de mise sur le marché), sous forme d'autorisation d'urgence.
Les candidats-vaccins les plus avancés sont élaborés par des laboratoires ou sociétés de biotechnologies chinois (Sinopharm et Sinovac), américains (Moderna, Pfizer et Janssen) et anglo-suédois (Astra-Zeneca). Un vaccin russe est également à un stade avancé des essais. Le vaccin élaboré par le laboratoire Astra-Zeneca, en collaboration avec l'Université d'Oxford, a une longueur d'avance. Il reste un des candidats occidentaux les plus concluants. C'est une course contre la montre qui engage des centaines de laboratoires dans le monde pour faire face à la deuxième vague encore plus virulente que la première, et, pour avoir la primeur de la découverte et brasser des gains astronomiques en perspective.
La deuxième vague et nous…
Pour apporter un éclairage scientifique à cette situation où la science et la puissance de l'argent entrent en ligne de compte — très peu de place est laissée à l'éthique —, nous avons pris contact avec Pr Amine Slim, professeur en virologie, ancien directeur du Laboratoire national de référence de la grippe, ancien chef du service de microbiologie à l'hôpital Charles-Nicolle, expert à l'OMS et enseignant de virologie à la faculté de Médecine de Djibouti. Pour résumer, un expert incontesté.
D'après l'expert, et selon des estimations fiables, la pandémie a touché plus de 4 millions de personnes de la population mondiale et causé la mort d'environ 400.000 personnes. Autant, sinon davantage, que le virus grippal A/H1N1 de 2009. « Il est probable qu'il y aura un triplement de ces chiffres d'ici la fin de cette pandémie, renchérit-il, qui s'éteindra vraisemblablement en 2022. » Le virus devenant saisonnier ou fera son tour de monde plusieurs fois avant de se retirer. Est-il surpris par l'emballement actuel de l'épidémie en Tunisie et dans le monde ? Non, Pr Slim l'a même prévu : « Je l'ai dit dès le mois de mai, une deuxième vague est scientifiquement prévisible. »
Mais encore, les mesures prises jusque-là par le gouvernement sont-elles suffisantes ? « Je donne mon avis en tant qu'expert, répond le virologue, prudent. Lorsque la deuxième vague s'était installée, nous avions commencé par prendre graduellement de petites mesures pour tenter de ralentir l'épidémie. Trop tard ! Il est impossible d'endiguer une épidémie au stade 4. » Que faire alors ? Deux cas de figure se présentent, analyse notre interlocuteur: « Tout reconfiner comme a fait la France. Mais cela a un coût économique que la Tunisie n'est pas en mesure de supporter. Ou bien prendre des mesures graduellement, lesquelles mesures auront pour effet de ralentir la propagation du virus, mais non le stopper. » Et professeur Slim de nuancer : « je ne dis pas qu'il ne faut pas prendre de mesures, mais j'estime qu'elles étaient quelque peu tardives. »
Comme dans tous les pays, la Tunisie n'est pas en mesure de détecter tous les cas. A combien estime-t-il le nombre réel de cas cumulés et de cas actifs ? Le double ? Le triple? « Personne ne peut le savoir, le suivi des chiffres donne seulement la tendance. Nous ne pouvons pas tester tous les Tunisiens. Nous n'en avons ni les moyens matériels ni humains. »
Tester tout le monde en phase exponentielle n'est pas utile. C'est pourquoi en Tunisie, ne sont testés que les sujets symptomatiques. C'est le protocole suivi par la plupart des pays et la recommandation de l'OMS.
Stratégie de vaccination, les expériences comparées
Intervenant lundi 26 octobre devant le Parlement, le ministre de la Santé marocain a confirmé la disponibilité d'un vaccin anti-covid au Maroc à la fin de l'année en cours. Il faut savoir que ce pays, jadis comparable au nôtre, est très en avance dans sa stratégie de vaccination. 600 volontaires marocains prennent part à l'essai vaccinal du chinois Sinopharm en phase 3. La fin de la troisième phase est prévue pour le 15 novembre, annoncent les autorités sanitaires marocaines. En revanche, pour ce qui est du calendrier de vaccination, celles-ci restent prudentes. Outre le Maroc, le Pérou, les Emirats, l'Argentine ont effectué l'essai vaccinal avec le partenaire chinois Sinopharm. Et partout, les résultats connus s'annoncent bons.
Sinopharm a promis 10 millions de doses au Maroc, avant la fin de l'année, voire davantage en 2021. Nous avons appris de sources sûres que le Maroc a également commandé 17 millions de doses auprès du laboratoire Astra-Zeneca, avec 3 millions supplémentaires en option.
Lundi dernier, ce même laboratoire pharmaceutique anglo-suédois Astra-Zeneca a annoncé que son vaccin, en cours de mise au point, entraîne une réponse immunitaire encourageante de la part des jeunes adultes et des personnes âgées. Le Maroc, visiblement, a pris les devants pour se procurer les doses nécessaires de vaccins pour les sujets les plus exposés. Après avoir conclu avec Sinopharm et Astra-Zeneca, il est en contact actuellement avec CanSino Bio, Pfizer et Johnson & Johnson.
Qu'en est-il de la Tunisie ? « Le Maroc s'est prépositionné, il a bien fait pour être prioritaire, commente Pr Slim. Ce n'est pas le cas de la Tunisie. Il faut savoir en outre que le Maroc a commandé des vaccins au prix fort, sans être sûr de leur efficacité. » Tout comme l'Union européenne qui a commandé 400 millions de doses. La Tunisie, elle, fort heureusement, s'est inscrite, quoique tardivement, apprend-on, au programme de l'OMS, Covax, qui garantit au moins 3 millions de doses gratuites, dont 250 mille environ seront fournies en premier lieu, « peut-être au mois de mars,» pronostique le médecin.
Quête effrénée du gain avec un zeste
de déontologie
Le vaccin chinois est administré pour le moment à la population chinoise. C'est un vaccin à deux doses administré à 21 jours d'intervalle. L'unité coûtera à la Tunisie 400 dt ! La dose est à 50 euros. Or, une seule dose est insuffisante, il en faut deux pour garantir l'immunité du sujet. Ajoutés à cela le conditionnement et l'acheminement, un seul vaccin reviendra donc à la Tunisie au prix fort, environ 400 dt. C'est trop cher, s'exclame Pr Slim.
Le comité de vaccination tunisien s'est inscrit tardivement au programme Covax. « Ainsi, au moins, sommes-nous assurés d'avoir en priorité des doses de vaccin dès qu'ils seront disponibles. La Tunisie réceptionnera, globalement, 3 millions de doses pour couvrir les principaux sujets à risque, dont 10%, c'est-à-dire entre 250 mille à 300 mille doses en mars 2021. » Par ailleurs, la Pharmacie centrale est en tractation avec des laboratoires, négociations qui n'ont pas encore abouti.
Bon à savoir, les premières doses de vaccin gratuites seront fournies grâce à un appui financier de la Banque mondiale. La Chine mettra, elle, gratuitement à la disposition de l'Afrique une quantité importante de sa production vaccinale dont bénéficiera également la Tunisie.
Outre l'OMS, les essais sont diffusés par des publications scientifiques et soumis donc à la critique des médecins à l'échelle internationale. Le vaccin contre le Corona comme c'est un nouveau virus, explique Pr Slim, est beaucoup plus difficile à préparer. L'homologation est prévue entre les mois de janvier et février par l'OMS à Genève. « Le programme Covax, en charge de gérer la répartition des vaccins, mettra en place sa logistique, pour que chaque pays reçoive son lot de vaccins », conclut-il.
Question lancinante, qui vacciner en premier ? Forcément, il faut faire un tri. Les recommandations de l'OMS sont claires. Commencer par vacciner le personnel soignant, les premiers décideurs politiques, les forces de l'ordre, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques. Les moins de 18 ans devront passer leur chemin, ils sont programmés à l'été 2022. Les motivations de l'organisation de la santé sont faciles à comprendre. Des pays où le système sanitaire est saturé, où les dirigeants tombent malades et où l'appareil sécuritaire lâche risquent fort de basculer dans la violence, voire la guerre civile, des Etats peuvent s'effondrer. Dans le cas d'espèce, un pays comme la Tunisie ne tiendra probablement pas. Vous êtes prévenus !


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