-Agences- Les Nations unies craignent que le coup d'Etat de l'armée birmane aggrave le sort des 600.000 membres de la communauté musulmane des Rohingya toujours présents dans le pays, a déclaré un porte-parole de l'Onu, alors que le Conseil de sécurité devait se réunir pour discuter des événements en Birmanie. L'armée birmane a pris le pouvoir lors d'un putsch contre le gouvernement démocratiquement élu d'Aung San Suu Kyi, laquelle a été placée en détention de même que d'autres hauts représentants de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD). La répression militaire menée contre les Rohingya en 2017 a poussé plus de 700.000 d'entre eux à fuir vers le Bangladesh, où ils se sont retrouvés bloqués dans des camps de réfugiés. Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, et des puissances occidentales avaient accusé l'armée birmane de nettoyage ethnique, des accusations rejetées par celle-ci. Notant devant les journalistes qu'une partie des Rohingya disposaient d'un accès très limité à des soins de santé et des services éducatifs basiques, le porte-parole de l'Onu Stéphane Dujarric a dit que les Nations unies craignaient que "les événements fassent empirer la situation" pour eux. Des diplomates ont fait savoir que les quinze membres du Conseil de sécurité prévoyaient de se réunir hier à huis clos pour discuter de la Birmanie. "Nous voulons répondre aux menaces à long terme pour la paix et la sécurité, en travaillant bien sûr de manière étroite avec les voisins de la Birmanie", a déclaré à la presse l'ambassadrice britannique à l'Onu, Barbara Woodward, qui préside le Conseil en février. La Chine, qui avait avec la Russie protégé la Birmanie contre une éventuelle mesure de grande ampleur du Conseil de sécurité pour la répression militaire de 2017, a dit espérer que la réunion d'hier permettrait d'en savoir davantage sur la situation en Birmanie. "C'est aussi notre espoir que toute initiative du Conseil favoriserait la stabilité de la Birmanie plutôt que de rendre la situation plus compliquée", a déclaré à Reuters un porte-parole de la mission diplomatique chinoise aux Nations unies. Le président américain Joe Biden a menacé de rétablir les sanctions contre la Birmanie et a appelé à une réponse internationale concertée pour contraindre l'armée à renoncer au pouvoir.