C'est un film pertinent que l'on peut revoir toujours avec le même plaisir tant que la morale sociale pèse sur notre quotidien et que le faux-semblant et les règles de convenance sociales apportent leurs lots de souffrance dans la vie des uns et des autres. Il s'agit du film tunisien « Porto Farina » de Ibrahim Ltaief diffusé, samedi dernier, sur la chaine MBC5. Le film sorti en 2019, a eu un grand succès en Tunisie et même ailleurs pour son langage franc et sans tabous. « Porto Farina » est une comédie dramatique filmée à Ghar El Milh, un village du nord tunisien à Bizerte anciennement appelé « Porto Farina ». Le film a réuni une pléiade d'artistes tunisiens à l'instar de Mohamed Driss, Fatma Ben Saidane, Wajiha Jendoubi, Mohamed Ali Ben Jemaa, Jamila Chihi, Mohamed Sayari, Tawfik Bahri, etc.. Il parle de Ali (Mohamed Ali Ben Jemaa) fils unique de Frej ( Mohamed Driss) et Aicha( Fatma Ben Saidane) qui après avoir vécu plusieurs années en France, et n'ayant pas eu d'enfants de sa femme Chantale, accepte la proposition de son despote père et rentre au pays pour épouser sa cousine (Asma Ben Othmane). Ils ne se connaissent pas et ne se sont pas choisis, mais décident de se marier uniquement pour satisfaire la demande de leur famille et avoir un bébé. Un mariage arrangé par les parents pour des questions d'héritage. Mais rien ne se passe comme prévu puisque au milieu du grand préparatif du mariage, les secrets de famille se dévoilent et les vieilles tensions resurgissent, quand la mariée décide de cracher le morceau et se présenter en corset indécent le jour du mariage parce qu'elle était amoureuse de Sarah son amie.... « Porto Farina parle de la Tunisie d'aujourd'hui dans des décors d'avant », commente le cinéaste Ibrahim Ltaief. « Je me suis souvenu de nombreuses histoires que l'on colportait dans mon enfance, dans mon village, à l'abri des murs, dans les chuchotements et les confidences... Dans ce film, je parle des femmes de ces matriarches qui, sous le poids du non-dit n'en demeurent pas moins les faiseuses et dé-faiseuses d'histoires», dit-t-il. L.C