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Entre aliénation et désir d'indépendance
Publié dans Le Temps le 22 - 02 - 2021

b style="font-size: 16px; font-family: "times new roman", times, serif;"Le Temps – Ghaya TLILI
Depuis sa plus tendre enfance, l'étudiant cherche à couper le cordon ombilical avec sa famille. Or ceci ne se réalise que s'il ne dépend plus financièrement d'eux. Ce critère s'avère impossible pour certains puisque, ne pouvant trouver un travail, ils s'accommodent avec l'argent donné par ses parents. Même si cette somme se montre suffisante pour certains étudiants, d'autres se plaignent tous les jours et ils arrivent des fois à se disputer avec leurs familles.
Dans quelle mesure l'étudiant entretient-il une relation avec l'argent de poche donné par les parents ?
Manar Bougamra (étudiante) :
Je me considère chanceuse
« Mon père est le responsable de mes dépenses que ce soit pour le mensuel ou l'hebdomadaire. Malheureusement, en Tunisie, nous n'avons pas la notion de mi–temps pour les cours. Par conséquent, nos familles sont encore obligées de nous envoyer de la monnaie. J'essaye au maximum de bien gérer mes dépenses et les limiter à 500 dinars par mois. Généralement, je manque de sous à la fin de chaque mois. Je ne suis pas habituée à bien organiser mon argent puisqu'auparavant je n'avais pas les charges de payer le loyer, les factures d'eau et d'électricité. J'avoue que quelques fois je ne dispose pas de suffisamment d'argent pour mes dépenses. J'ai tenté mes chances pour trouver un travail afin de me sentir indépendante, mais j'ai échoué. Je me considère encore chanceuse, car mes parents m'envoient assez d'argent, étant la seule qui dépend d'eux jusqu'à présent ».
Neder Elwai (étudiant) :
Je fais toujours des sacrifices
« A mon avis, il n'y a aucun étudiant vivant loin de ses parents qui ne dépend pas, financièrement d'eux. D'ailleurs, même ceux qui vivent dans leurs régions et avec eux. Ce problème est récurrent pour tout étudiant, quel que soit la classification sociale de sa famille. Pour ma propre expérience, la seule période où je prends mon argent de poche de ma famille est celle de la période allant du mois de Septembre jusqu'au mois de Novembre. Pour le restant de l'année, j affronte la vie estudiantine seul.
Comme chaque étudiant, je me trouve parfois sans argent. Grace à la bourse, j'essaye de bien répartir mes dépenses. Malgré la petite somme, je tente toutes mes chances pour subvenir à mes besoins, en fragmentant la bourse, et je finis par réussir. Dans la vie, il faut apprendre à bien gérer son argent et à garder de côté quelques sous, pour les dépenses inattendues.
Je cherche toujours à ne pas avoir à prendre un seul dinar de mes parents. Contrairement à d'autres étudiants, j'essaye de me contenter de ma bourse. Je dépense mon argent pour le nécessaire, et je ne me prive de rien.
En outre, la bourse est remise en tranches. J'ai déjà vécu jusqu'à présent 3 ans loin de mes parents et je ne me rappelle pas leur avoir demandé de me prêter de l'argent. Bref, je souhaite ne jamais avoir recours à ma famille tout au long de l'année ».
Jasser Selmi (étudiant) :
Je finis toujours par gagner
« Je suis un étudiant âgé de 22 ans et je vis encore sous l'ombre de mon père et de ma mère. J'aimerai bien avoir un petit gagne–pain, me laissant vivre financièrement indépendant. Mon unique souci est celui de dépenser mon argent dans des choses inutiles comme le tabac. Donc, mes parents diminuent mon argent de poche, afin de m'encourager à me débarrasser de cette mauvaise habitude. Or ce qui se passe est que je ne peux pas m'en empêcher.
Dès lors, nous avons des disputes et on me fait des reproches et je finis toujours par gagner et avoir plus d'argent. Je réfléchis actuellement à un projet, afin d'échapper à leurs remontrances et avoir mon indépendance. Je me suis souvent heurté à des problèmes d'argent et lorsque j'en ai besoin, je m'empreinte soit de ma tante ou de mes amis. Il faut savoir se débrouiller sans les parents ».
Cyrine Mahjoub (étudiante) :
Notre âge est celui
des dépenses
« J'ai toujours eu des difficultés avec mon argent de poche. Surtout que je suis étudiante et sans emploi. Automatiquement, je dépends encore financièrement de mes parents. Ceci m'engendre des problèmes. Les parents ne peuvent pas mesurer à quel point nous avons besoin d'argent. Nos achats dépendent des jours de la semaine. Ils peuvent varier entre 20 et 1000 dinars. En outre, ayant une voiture, je vois mes dépenses augmenter, pour les réparations, ce qui nécessite, souvent, beaucoup plus d'argent que pour un étudiant sans véhicule. Dans ce sens, les parents doivent prendre tous ces facteurs en considération et laisser un garanti pour les cas de forces majeure.
Cependant, ma famille me donne mon argent de façon hebdomadaire et non mensuelle, ce qui est source de disputes et de frictions avec eux. Ils n'ont jamais voulu m'expliquer la raison de leur refus, parfois. Je suppose que l'argent de poche insuffisant est la cause des disputes entre parents et étudiants de mon âge. Nous sommes de jeunes adultes qui passent la majorité de leurs temps en dehors de la maison, nous avons systématiquement besoin de sous pour manger, boire, nous promener avec des amis ou encore faire du shopping.
Même si nous tentons d'économiser de l'argent, nous avons toujours des imprévus. Je ne peux pas nier que mes parents sont gentils et se sacrifient pour me rendre heureuse. Mon père est parfois strict, mais du moment où j'ai eu un problème, ma mère me donne de l'argent. De fil en aiguille, j'ai compris la raison du refus de mon père qui m'a appris à ne plus gaspiller l'argent et le dépenser a tort et à travers. Mes parents réussissent toujours à faire l'équilibre. Les familles doivent comprendre que la vie est devenue chère et difficile ».
Ghofrane Belhouchet
(étudiante) :
Actuellement impossible d'être indépendante
«Je suis face a beaucoup de difficultés avec mon argent de poche. Régulièrement, je ne peux pas être à l'aise ou me permettre d'économiser un petit peu d'argent. Malheureusement, J'ai échoué à être indépendante financièrement de ma famille. Ma vie étudiante est déjà assez chargée et donc impossible pour moi de travailler. Il est vrai qu'elle n'est pas tant suffisante pour qu'elle vient à la rescousse de nos besoins quotidiens, par contre elle demeure un moyen de survie.
Je dépense approximativement 80 dinars par semaine. La plupart de mes disputes avec mes parents sont à propos de mon argent de poche, puisqu'ils n'ont pas encore accepté que j'use et abuse de mes sous. Ils me demandent toujours ou mon argent est en train de s'envoler ?
Malgré mes sorties restreintes, je dépense le stricte nécessaire (nourriture et transport). Si je suis face à de grandes difficultés financières, je les tiens au courant car je n'ai pas le choix. Sinon, je préfère ne pas leur dire et d'emprunter de mes amies. Contrairement au sud de la Tunisie ou vit ma famille, les dépenses en Tunisie capitale sont énormes ».


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