L'Histoire est un éternel recommencement, et ce qui s'est passé, dimanche, à Sousse, avec le rassemblement monstre des partisans du Parti destourien libre (PDL) n'en est que le reflet, montrant le ras-le-bol des citoyens de la manière dont est géré le pays par les islamistes, dans un contexte marqué par une crise politique inédite et sans précédent où les trois têtes du pouvoir s'entredéchirent, loin de tout ce qui peut sauver le pays. Abir Moussi n'a pas raté l'occasion, lors de son déplacement à Sousse où les partisans du PDL ont organisé, dimanche, un rassemblement de protestation sous le slogan de "Révolution des Lumières" sous la supervision de la présidente du parti Abir Moussa. Cela rappelle, en quelque sorte, le « sit-in d'Errahil (départ) », organisé au Bardo, par l'opposition au mouvement islamiste Ennahdha qui détenait, alors, les rennes du pouvoir. Des centaines de militants et sympathisants du parti ont afflué depuis le matin à la Place Chelly à Sousse. Des slogans contre les islamistes et les takfiristes ont été entonnés par les protestataires qui ont souligné la nécessité de protéger Tunisie contre les "obscurantistes". Des chants patriotiques à la gloire de la Tunisie, diffusés par des haut-parleurs, ont été répétés en chœurs par les militants et partisans du PDL en présence d'Abir Moussi et des autres responsables et députés du parti. Des artistes ont participé à la « fête » et ont également chanté lors de ce rassemblement de protestation qui a pour objectif, selon les organisateurs, de lutter contre l'islamisme politique rampant dans la société tunisienne. Il est certain que le mouvement islamiste est en train de manger son pain noir et qu'il est en train d'opérer une fuite en avant pour gagner du temps. D'ailleurs, les problèmes qu'il est en train de vivre ont marqué les performances d'Ennahdha qui, selon les sondages, récolterait moins de la moitié des voix qui vont aller au parti d'Abir Moussi, pourtant rejeté par les autres partis centristes et ceux de la gauche. Le mouvement s'accélère sur la scène politique, où même l'initiative du « Quartet » n'a aucune chance de réussir, surtout en raison de la dispersion des forces politiques et la multitude des orientations, avec un président de la République qui a recours aux méthodes ancestrales, pour envoyer son message au chef du gouvernement, Hichem Méchichi, et qui prend tout son temps, pour trancher dans la crise, alors que le pays est en ébullition. Ennahdha, pour sa part, avance en rangs dispersés, parce que son président Rached Ghannouchi est même contesté par les siens qui veulent s'en débarrasser, parce qu'il lui fait perdre des sympathisants et qu'il désintègre le parti. En plus, il fait l'objet d'une tentative d'éjection de son poste de président de l'ARP, avec une motion de censure qui a recueilli, déjà une centaine de signatures et qui a beaucoup de chances de passer. Certes, le mouvement islamiste va avoir, aussi, recours à la rue, ce samedi 27 février, pour une démonstration de force aléatoire, pour, selon ses dirigeants, « défendre la démocratie » ? mais, ils doivent faire leur bilan de dix ans aux commandes du pays, Mais, le problème réside en la manière de composer avec le PDL, devenu une force incontournable, puisque les sondages l'accréditent de plus du tiers des électeurs. Mais qui est, pourtant, peu considéré sur la scène. Tous les politiciens doivent revoir leur copie, s'ils pensent, vraiment, aux intérêts du pays, avant que cela ne soit trop tard. F.S.