Le Temps-Agences - L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a annoncé hier qu'elle s'était mise d'accord avec l'Iran sur un délai de quatre semaines pour régler tous les problèmes en suspens sur son programme nucléaire. Les Etats-Unis ont réagi le jour-même à cette annonce, estimant que l'accord ne constituait qu' "un pas" et que la République islamique devait toujours suspendre ses activités atomiques les plus sensibles. Des diplomates occidentaux, qui ont exprimé leur scepticisme, ont insisté, comme Washington, sur la nécessité d'une suspension de l'enrichissement d'uranium par l'Iran, dont il n'est pas fait mention dans le communiqué de l'AIEA. Au cours d'entretiens à Téhéran, le directeur général de l'AIEA, Mohamed ElBaradei, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, et le président Mahmoud Ahmadinejad se sont mis d'accord pour que le "document de travail" destiné à clarifier toutes les questions en suspens "soit achevé dans les quatre prochaines semaines", a déclaré l'agence onusienne dans un communiqué publié à Vienne. Le "document de travail" est le fruit d'un accord passé entre M. Elbaradei et Téhéran l'an dernier pour clarifier toutes les questions en suspens concernant le programme nucléaire iranien. L'AIEA y exige des explications notamment sur les expériences passées avec le plutonium et le Polonium 210, l'utilisation de centrifugeuses de type P1 et P2 pour produire de l'uranium enrichi, la gestion de la mine d'uranium de Ghachine, située dans le sud de l'Iran, des traces de contamination d'uranium hautement enrichi découvertes à l'Université technique de Téhéran, et surtout sur des études supposées liées à un programme nucléaire militaire. A l'origine, le document de travail envisageait que toutes les questions soient clarifiées d'ici à la fin 2007, mais ce délai n'a été respecté par aucune des parties. A Téhéran, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Gholam Reza Aghazadeh, a fait savoir hier que l'Iran tenterait de répondre à toutes les questions de l'AIEA sur son programme nucléaire d'ici à la mi-février, "avant le rapport que Mohammed ElBaradei doit présenter en mars aux membres du Conseil des gouverneurs" de l'Agence. Les discussions entre les dirigeants iraniens et la délégation de l'AIEA "ont porté sur les moyens d'accélérer l'application de mesures de sauvegarde et de mesures de confiance supplémentaires", est-il souligné dans le communiqué. "Cependant que des progrès sur l'application du plan de travail décidé en août 2007 ont été notés, un accord a été obtenu sur le calendrier d'application de tous les mesures de vérification restantes", selon l'AIEA, qui précise que ce programme doit être bouclé dans les quatre prochaines semaines. Pour Washington, le fait que les Iraniens "répondent aux questions sur leurs activités nucléaires passées, c'est un pas. Mais ils doivent toujours suspendre leurs activités d'enrichissement et de conversion", a martelé un porte-parole de la Maison blanche à Abou Dhabi, où le président George W. Bush poursuivait sa tournée dans le Golfe, non loin de l'Iran. "Fondamentalement, le problème est celui de la confiance, et seule la suspension (de l'enrichissement de l'uranium), qui nous permettrait d'entrer en négociation, rendrait possible une solution à long terme offrant cette confiance", a déclaré un diplomate britannique ayant requis l'anonymat. Le protocole additionnel prévoit des inspections illimitées de toutes les installations nucléaires de l'Iran par les experts de l'AIEA .