Préserver la pérennité du secteur laitier et garantir l'autosuffisance en ce produit, tels sont les deux principaux objectifs de la stratégie nationale de promotion du secteur. Selon M.Abdelhamid Essakli, Directeur Général du Groupement Interprofessionnel des Viandes et du lait, ce plan vise essentiellement, la consolidation de la productivité et du rendement des vaches d'une part et le développement des ressources fourragères propres, d'autre part. La volonté de la Tunisie de préserver la pérennité de ce système, trouve son importance dans le rôle socio-économique, assigné à ce secteur qui constitue une source d'emplois pour 112 mille éleveurs, dont 80 % sont propriétaires d'une à 3 vaches. M.Essakli a souligné dans le même cadre, que la révision de la stratégie adoptée dans le secteur laitier, est une option dictée par les pressions qu'a connu le système, au cours des derniers mois, lesquelles ont causé un déséquilibre au niveau de l'approvisionnement des points de ventes de ce produit. La hausse imprévue enregistrée au niveau de la consommation (11 %) et la stagnation de la production aux alentours de 3 %, explique ce déséquilibre, précise le responsable, avant de rappeler que les autorités compétentes ont augmenté à trois reprises le prix du lait frais à la production, de 130 millimes, afin de consolider la production et garantir un rendement adéquat au producteur et partant l'encourager à préserver son cheptel. Mais les éleveurs considèrent ce pas insuffisant, notamment à la lumière de la hausse vertigineuse des prix des fourrages sur le marché mondial, lesquels représentent 60 % du coût de production du lait. La hausse des prix estime M.Aziz Bouhejba, Secrétaire Général de la Fédération Nationale des Eleveurs de Bovins, est un pas sur la bonne voie, mais elle doit être complétée par d'autres initiatives à caractère global.
La stratégie nationale La première partie de la stratégie nationale de promotion du secteur, prévoit l'élimination progressive de l'orge, eu égard à son coût élevé, du régime alimentaire des petits ruminants et des dromadaires, outre du fourrage composé et de se contenter du soja et du maïs. La stratégie prévoit, par ailleurs, la révision du régime alimentaire des bovins notamment par le remplacement du son, dont les études ont prouvé l'impact négatif sur la fertilité de la vache et sur sa productivité en lait. L'Office des Céréales procédera à l'acquisition du soja pour remplacer l'orge, alors que l'office de l'élevage se chargera d'acquérir les bouchons de LUZERNE pour les mettre à la disposition des éleveurs à des prix étudiés. Dans le même cadre, un programme d'aide aux agriculteurs a été mis en place afin de les aider à traiter gratuitement la paille par l'urée, en vue d'en améliorer la valeur nutritive. Un autre programme est mis en place, afin de procurer dufourrage de croissance destiné essentiellement aux petits ruminants. La prime de transport augmentera de 1,5 millime à 2,5 millimes la botte par kilomètre, en ce qui concerne le transport des fourrages des régions du Nord vers le centre et le sud. Cette prime couvrira en outre, les quantités de paille destinées aux vaches laitières, et prévoit la libéralisation de l'importation de l'orge pour les éleveurs. La deuxième partie du plan prévoit notamment, un changement du régime alimentaire des différents animaux d'élevage, la rationalisation de la consommation, outre la mise en place de nouveaux fourrages produits localement et pouvant répondre aux besoins du cheptel. Cette approche constitue l'un des plus importants objectifs mis en place par le ministère de l'agriculture et des ressources hydrauliques. Les autorités compétentes oeuvreront dans ce cadre à la mise en place d'une coopération et d'un partenariat entre la recherche scientifique et la profession, notamment en ce qui concerne la valorisation des déchets agricoles dans le secteur des industries alimentaires pour bétail. Dans le cadre de cette même approche, un effort sera déployé afin de produire la féverole qui a son apport nutritif important pour remplacer le Soja, outre l'encouragement de la production de l'orge et du triticale. Le ministère a par ailleurs, mis en place un plan visant à importer des génisses de race pure et à encourager la production locale. Le Directeur Général du Groupement a souligné que cette approche nécessite le développement de la recherche scientifique destinée à renforcer la fertilité et le vêlage des génisses, outre l'insertion de la production animale dans les régions de production céréalières et notamment dans les périmètres irrigués.