La Fédération Générale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique « FGESRS » a tenu, hier, une conférence de presse pour expliciter sa position à propos du projet de réforme de la loi d'orientation sur l'enseignement supérieur. Laquelle réforme sera soumise, le mardi prochain, 29 janvier 2008, à l'adoption de la Chambre des députés. Une fois adoptée, cette loi remplacera celle de 1989, actuellement en vigueur. Ce projet de loi a fait l'objet d'intenses discussions au sein du Conseil Economique et Social qui a proposé de l'adopter en y introduisant de nombreuses modifications, se rapportant essentiellement à la démocratisation du mode de fonctionnement de l'université. Les mêmes interrogations, et d'autres, ont été soulevées par plusieurs députés lors du passage de ce projet de loi devant la commission parlementaire. Sami Aouadi, le Secrétaire Général de la « FGESRS », et Mohamed S'himi, le Secrétaire Général Adjoint de l'UGTT, ont insisté au cours de la conférence de presse sur l'importance de cette loi. En effet, Sami Aouadi a affirmé : « Depuis l'indépendance, il y a eu la loi de 1958, celle de 1989, avant celle-ci. Donc, cette loi va marquer la vie universitaire pendant les deux prochaines décennies. Elle devait être précédée d'une concertation auprès des différents intervenants sur la scène universitaire. Mais, les enseignants n'ont pas été associés à son élaboration. Pire encore, même lorsque le ministère a accepté, au cours de la réunion du 11 juin 2007, de communiquer à la fédération un exemplaire du projet. Il ne lui a soumis que quatre miniscules pages comportant les principes généraux. Il n'empêche que la « FGESRS » ait donné suite à cette correspondance et soumis au ministère son avis sur les divers articles de cette loi qui ne correspond nullement aux aspirations des enseignants et des étudiants. La fédération lui reproche, essentiellement, son flou excessif sur les principes généraux de la gestion de l'université. En effet, il n'est pas admissible que la fixation des normes de gestion de la vie universitaire échappe au pouvoir législatif et passe à travers des décrets. Le projet de loi en prévoit plus d'une douzaine qui seront préparés ultérieurement. Pourtant, cette question fait partie d'un principe constitutionnel qui est l'enseignement gratuit et démocratique. La constitution a clairement annoncé ce principe et la réforme « LMD » invite à le renforcer à travers une gestion participative. En plus, la fédération insiste sur la nécessité de maintenir les libertés académiques. Elle propose, aussi, d'instaurer un Conseil Supérieur de l'enseignement supérieur à l'image des autres secteurs. Mais, et malgré les diverses problématiques soulevées, voilà que le ministère exclut de l'élaboration de ce projet ceux qui vont être appelés à l'exécuter et transmet le projet de loi tel qu'il a été préalablement conçu, en ignorant complètement les modifications proposées. ». De son côté, Mohamed S'himi, le SG adjoint de l'UGTT a précisé : « Nous remercions les membres du Conseil Economique et Social « CES » qui ont tenu compte de nos propositions lors de l'écriture de leur rapport. Ceci dénote que le courant passe très bien lorsqu'on s'éloigne des slogans et on discute dans le vif du sujet. Certes, le « CES » n'est qu'une institution consultative. Mais, les syndicalistes sont parvenus à le convaincre ses membres de leurs propositions se rapportant à une gestion démocratique de l'université. ».
Un débat de fond Les propos tenus au niveau du « CES » et ceux tenus lors du débat de ce projet de loi en commission, montrent que la séance de mardi prochain connaîtra un débat de fond sur l'avenir de l'université. Les députés du RCD et des divers partis de l'opposition sont conscients de l'impact de cette loi sur la gestion de la vie universitaire. Mourad SELLAMI Légende : La réforme « LMD » invite à une gestion participative de l'université avec une participation effective des enseignants et des étudiants. Or, ...