Les punitions corporelles dans les familles, surtout lorsque le père est sous l'emprise de la colère, sont susceptibles de causer des dégâts irréparables, allant jusqu'au drame. C'est ce qui s'est passé dernièrement dans la bourgade de Ghézala, endeuillée par la mort d'un jeune garçon suite à la terrible correction que lui a infligée son propre père pour lui avoir chapardé un billet de dix dinars. Poussé par le remord qui le rongeait, le père meurtrier s'est rendu en personne aux gardes nationaux de la région pour leur signifier qu'il venait de commettre l'irréparable envers son fils unique qui a trépassé entre ses mains, ayant été battu à mort. En pleurs, il leur raconta comment il s'était emparé d'un gourdin pour l'abattre lourdement sur le crâne de son enfant de huit ans, élève en troisième année de l'enseignement de base dans une école rurale situé à quelques encablures de Ghézala. En outre, ce geste, il l'a commis sous les yeux de son épouse et de sa petite fille, sans se rendre compte qu'il serait fatal. Il ne s'est pas contenté de ce coup violent qu'il a asséné à sa progéniture puisque, pris d'une fureur incontrôlée, il décida de le punir à sa manière afin que la correction lui serve de leçon mémorable qu'il n'oubliera pas de si tôt. Tout cela parce que l'enfant avait pris les dix dinars qui traînaient quelque part pour acheter des confiseries et du chocolat dont il raffolait. D'ailleurs, ses camarades ont partagé avec lui cette modique somme pour faire, à leur tour, la fête. Apeuré, le fils devait raconter dans le menu détail ce qu'il en a fait des sous volés dans un moment d'inattention de la mère qui a insisté auprès de son époux de ne pas en faire un drame. Des remontrances auraient suffi pour convaincre l'enfant qu'il avait commis une faute grave à ne plus répéter. Mais, le père en a décidé autrement, tandis que son épouse, prise de malaise, a été dirigée vers l'hôpital le plus proche pour recevoir les soins d'urgence. Les agents de la garde nationale ont alerté les autorités judiciaires, après avoir arrêté le malheureux père. Le procureur de la République a ordonné, quant à lui, la levée du corps de l'enfant pour l'autopsie réglementaire afin de déterminer avec exactitude les causes du décès. L'enquête devait démarrer aussitôt.