Le « six » national a touché le fond en Afrique du Sud. Il a été battu en demi-finale du tournoi préolympique par l'Algérie sur le score de trois sets à deux. Il s'agit en fait d'une série noire qui a commencé il y a quelques mois par la perte d'une finale continentale devant l'Egypte, suivie par une dernière place au classement général de la Coupe du monde au Japon (derrière entre autres l'Egypte) et enfin une demi-finale du tournoi préolympique perdue devant l'Algérie, un adversaire qui ne nous pas battus depuis treize ans. Les déceptions s'enchaînent et la dernière en date fait plus mal que les autres parce qu'elle nous relègue en troisième position sur le plan continental. Foued Kammoun en parle en insistant pour dire qu'il s'attendait à cette énième débacle : « La déception est très grande. Nous avons échoué contre l'Algérie qui était tout le temps derrière nous durant les précédentes compétitions officielles. A vrai dire, on attendait ce moment. C'était prévisible et cela devait arriver ». Pour en arriver là, il a fallu du temps et la responsabilité est partagée. Pour le coach du Club Sportif Sfaxien, une chose est sûre : « Ce qui est évident, c'est que les clubs ne travaillent pas assez. Quant au passage de témoin d'une génération à une autre, j'estime qu'il n'a pas eu lieu. Les Guidara, Belaïd et Hfaïedh étaient sans concurrence et cela ne les a pas aidés puisqu'ils stagnent depuis deux à trois ans. Le fait qu'il n'y ait pas de joueurs capables de les remplacer les a poussés à se comporter en stars ». A propos de relève, les propos de Kammoun ne sont guère encourageants même s'il admet que la bonne graine est là : « Le potentiel existe mais le mental des jeunes est défaillant. Ils doivent travailler dur. J'estime qu'il est encore très tôt pour parler d'une équipe de Tunisie. Il faut une main de fer et une ligne de conduite. Le laisser-aller a pénalisé cette équipe qui a besoin d'un programme de travail étalé sur au moins deux ans. Foued Kammoun prévoit même un scénario catastrophique pour le volley-ball tunisien si on continue à faire preuve de laxisme envers ceux qui ont pris l'habitude de gérer le « six » national. Il faisait allusion aux joueurs... Enfin, pour l'équipe de demain, il compte énormément sur le noyau de l'équipe nationale cadette pour relever la tête : « Il faut s'appuyer sur les cadets qui formeront l'ossature du « six » national de demain. Ces derniers seront encadrés par les actuels Kaâbi, Belhassine et Karamosli. Si nous n'aurions pas à redresser la barre avec ces cadets, ça sera la catastrophe pour le volley-ball national ». Pour ce qui est du profil du nouveau sélectionneur national, l'ex-international tunisien ne s'explique pas l'entêtement des responsables à vouloir confier l'équipe de Tunisie à un étranger : « Dans tous les domaines, la Tunisie est à l'avant-garde. Nous avons même un Tunisien qui travaille à la NASA. Du côté de la FTVB, on estime qu'il n'existe pas en Tunisie un entraîneur capable de prendre en charge les destinées de l'équipe nationale. Après cinquante ans d'indépendance... C'est énorme. Personnellement, mon champ d'action est large et je suis quelqu'un de passionné. Les possibilités de travailler dans les clubs sont nombreuses. Je ne peux pas prévoir l'avenir. Vous dire quel sera le nom du successeur de Giaccobe n'est pas de mon ressort ». Dans tout ce qui a été dit, l'optimisme n'était pas de rigueur dans les propos de Foued Kammoun. Quand on y pense, il n'a pas tort. Il a certainement mis le doigt là où il fallait, à savoir le travail au sein des clubs en passant par le comportement de certains joueurs cadres qui, au lieu de donner l'exemple, ont, depuis, toujours privilégié leurs intérêts à ceux de l'équipe de Tunisie... avec les résultats que l'on connaît.