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Les troubles psychiques prennent des proportions inquiétantes
Médecine de travail et congés abusifs, ou dûment motivés
Publié dans Le Temps le 14 - 02 - 2008

La facture mondiale de l'absenteisme pour inaptitude au travail à cause de psychopathologiques est de 1630 millions d'Euros (1 Euro= 1.7 dinar)
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5 mille employés sur les 500 mille de compte de la fonction publique prennent des congés longue durée
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Les métiers les plus exposés aux troubles psychiques : l'enseignement, la police, le travail dans les usines de confection.
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Eclairage
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Le Dr. Rafik Gharbi, président de la Société de Médecine du Travail: « La préoccupation du médecin du travail est le dépistage des risques de maladie du travail »
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Dr Hatem Achache, psychiatre de libre pratique : « Certaines conditions de travail sont aussi inadaptées à la situation de l'individu »
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Dr Rim Ghachem, psychiatre, chef service au Razi et Professeur agrégée : « On fait tout pour que le traitement s'opère sans pour autant que le malade quitte son poste »
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Le rôle du médecin de travail
La maladie mentale est l'une des maladies nécessitant un congé de maladie de longue durée. Ainsi, une journée internationale intitulé "Santé Mentale et Travail" a-t-elle et organisée par la Société Tunisienne de Médecine du Travail et la Société Tunisienne de Psychiatrie et avait pour thème : « Santé Mentale aptitude au travail et insertion professionnelle ».
L'un des volets les plus importants dont ont débattu les congressistes, tiennent aux répercussions socioprofessionnelles aux désordres mentaux qui induisent à l'absentéisme, la mutation "poste - district" et la retraite anticipée.
Les troubles psychiatriques sont en général la première ou la deuxième cause la plus fréquente d'absentéisme prolongé.
Les coûts mondiaux d'absentéisme et d'inaptitude au travail à cause des psychopathologies en 2006 est de 1630 millions d'euros ; (1 Euro=1,7 dinar).
Il s'agit là d'un cercle fermé puisque le faible support social (collègues, supérieurs), la charge
de travail, l'insatisfaction au travail, le déséquilibre effort-récompense et l'imprécision de la tâche professionnelle sont des facteurs aggravants. D'autres peuvent aussi aggraver la santé mentale du travailleur comme les longues heures de travail (contrôle du temps travaillé), la nature de l'activité professionnelle, l'injustice en milieu de travail, l'insécurité de l'emploi, la latitude décisionnelle, l'exposition professionnelle aux menaces, les violences et le harcèlement moral.
Cela incite à prendre des mesures préventives appropriées afin d'en réduire l'impact socio-économique considérable et pour faciliter l'intégration des patients atteints.
Cette prévention tient à l'amélioration des conditions ergonomiques du travail, la prévention de la violence, l'éradication des menaces, le harcèlement, la promotion du support social au travail (communication, entre aide, etc.)
L'augmentation du contrôle des travailleurs à leur poste de travail (participation aux décisions), l'évaluation des demandes et leur adaptation aux compétences, capacités des travailleurs concernés et l'augmentation de la valorisation des personnes employées constituent autant de facteurs stabilisateurs.
Les maladies mentales indemnisables sont les dérivés hallogènes des hydrocarbures aliphatiques (Syndrome ébrieux pouvant aller jusqu'à des manifestations psychiques délirantes - Syndrome narcotique.), les bromures de méthyle (accès confusionnels - Anxiété pantophobique - Dépression mélancolique), le disulfure de carbone (troubles psychique chronique avec états dépressifs et impulsions morbides) et les autres solvants organiques liquides (syndrome ébrieux ou narcotique pouvant aller jusqu'au coma).
Les accidents de travail laissent aussi des séquelles psychologiques comme, par exemple, les traumatismes crâniens
(Atteinte cérébrale organique), les réactions émotionnelles à une incapacité physique liée à un accident du travaill et les réactions émotionnelles en réponse à un incident traumatisant unique lié au travail (victime ou témoin de vol, prise d'otages...).
L'importance de la santé dans ses aspects moral et physique implique l'intervention de plusieurs personnes dans la prise en charge : le médecin traitant, le médecin conseil, médecin du travail, médecin inspecteur du travail. Les maladies mentales impliquent évidemment l'expert psychiatre dans tous les stades de la prise en charge.



Eclairage
Le Dr. Rafik Gharbi, président de la Société de Médecine du Travail
« La préoccupation du médecin du travail est le dépistage des risques de maladie du travail »
Le Temps : Qelle évaluation faites-vous de la tenue de cette journée ?
Dr. Rafik Gharbi : La médecine du travail touche à tout et s'intéresse surtout à l'aptitude du travailleur. Notons que personne n'est apte ni inapte sur toute la ligne. Cela nécessite des décisions réfléchies. La préoccupation du médecin du travail est le dépistage des risques de maladie du travail. Cela englobe l'aptitude dans le cas des maladies psychiques ou les problèmes de santé mentale.
Certains considèrent ces malades comme inaptes et les excluent, seulement et, dans certains cas, le malade peut accomplir son travail. Celui-ci de surcroît l'aide dans son insertion sociale s'il est orienté correctement. Entre en jeu, alors le rôle du médecin du travail qui peut évaluer cela et il doit demander la collaboration du psychiatre traitant.
Comment se définit dans ce cas le rôle du médecin du travail et le rôle du psychiatre?
Il y a des cas ou les psychiatres donnent un congé de maladie prolongé alors que le médecin de travail juge que le malade peut reprendre. Dans d'autres cas, le psychiatre insiste pour la reprise alors que le poste n'est pas adéquat au malade (travail de nuit poste de responsabilité ou de garde, utilisation des machines).
Le médecin du travail choisit un congé ou orienter le malade a d'autres postes avec moins de risques.
Est-ce que l'employeur ne pose pas de problème dans ce cas, puisque c'est a lui de prendre la décision finale?
L'employeur doit laisser cette responsabilité aux mains du médecin du travail. Il doit se soumettre à sa décision de mutation ou de congé. Il peut aussi décider de mettre fin au contrat du malade, mais ce dernier a le droit dans ce cas à des indemnités.
Avez-vous des statistiques concernant le nombre des congés de maladies longue durée dus à des maladies mentales?
Presque 5000 employés sur les 500000 de la fonction publique prennent un congé de longue durée pour cause de troubles psychiques par an. On est proche des statistiques européennes, mais cela soulève un autre problème.
Lequel ?
Quatre maladies donnent droit au congé de longue durée dans la fonction publique : la tuberculose, le cancer, la paralysie et les maladies mentales et psychiques. Certaines personnes atteintes d'autres maladies (diabète, maladies cardiaques...) prétextent les troubles psychiques pour bénéficier d'un congé. On est en train d'étudier un programme pour ajouter d'autres maladies à la liste des congés longue durée pour causes psychologiques. On est à la veille d'une réforme pour remédier à ce phénomène de l'absenteime.


Dr Hatem Achache, psychiatre de libre pratique : « Certaines conditions de travail sont aussi inadaptées à la situation de l'individu »
Le Temps : Cette journée à consacré une collaboration entre médecin du travail et psychiatre. Comment envisagez-vous cette collaboration?
Dr Hatem Achache : Cette collaboration n'en est qu'a ses débuts mais il existe déjà une tradition. On lui injecte aujourd'hui un peu plus de tonus car il y a une exigence mondiale nécessitant la réhabilitation du malade mental. Il s'agit de rendre à la société son « fou/malade », mais actif. Il ne faut plus le marginaliser ni l'isoler.
Quelles sont les principales causes des troubles mentaux et psychiques liées au monde professionnel?
Le harcèlement moral (le sexuel existe aussi), mais il s'agit de toujours pousser le travailleur à produire plus et à ne pas s'absenter. Ces raisons peuvent générer des dépressions. Certaines conditions de travail sont aussi inadaptées à la situation de l'individu.
Quelles sont les pathologies mentales qui représentent le plus d'handicap au travail?
L'une des pathologies les plus marquantes c'est la schizophrénie qui représente un déficit d'insertion sociale d'autant plus qu'elle atteint les jeunes. Par contre, les troubles anxieux et dépressifs sont ceux qui s'apprêtent le plus à la réinsertion socioprofessionnelle.
Comment peut-on adapter la prise des médicaments à la tâche à accomplir? Cela n'influence-t-il pas le rendement?
Les médicaments nécessitent un aménagement par exemple ; les activités sur machine, la conduite, la manipulation des armes. Ces tâches représentent un risque réel. Le médecin du travail intervient ici, il est notre interlocuteur vis à vis de l'employeur car il est sensible et sensibilise aux faits médicaux et mentaux.
Quels problèmes rencontrez-vous rencontrer de la part de l'employeur ?
Le problème majeur est la stigmatisation de la maladie mentale.
Avez-vous assez confiance en ce "fou" que vous voulez restituer à la société ?
Il s'agit du cas par cas. Beaucoup de facteurs entrent en jeu comme le degré de destruction de la personnalité. Plus le malade est ancré dans la réalité, plus il y a de possibilités de réinsertion. On ne peut pas faire confiance à la maladie, mais on peut rendre le malade complice contre sa maladie. Le risque existe néanmoins toujours.
Quel sont les possibilités de guérison?
Cela dépend de la nature de la maladie, mais aussi de l'environnement. Certaines malades peuvent complètement guérir avec les médicaments et la thérapie, mais il y a aussi tout un travail social et familial à faire.
Les troubles bipolaires ainsi que la dépression sont guérissables.
Non seulement la réinsertion socioprofessionnelle est alors possible, mais le rendement peut être meilleur car la maladie donne de l'énergie.
Quels sont les corps de métier exposés aux troubles mentaux ?
Les enseignants, les forces de l'ordre, les travailleurs dans les usines de confection (loi 72). Ce dernier travail place les ouvrières dans un environnement complètement différent de la nature de leur personnalité et leur éducation.
Qu'en est-il de la femme et des troubles mentaux?
La femme est sujette a des troubles et au stress car, elle se retrouve avec trois travaux en même temps : son travail dehors, les tâches ménagères et l'entretien des enfants. Il existe aussi des risques de culpabilité liés au fait de laisser les enfants dans les garderies ou chez les grands-parents (sentiments de les avoir abandonnés).

Dr Rim Ghachem, psychiatre, chef service au Razi et Professeur agrégée :
« On fait tout pour que le traitement s'opère sans pour autant que le malade quitte son poste »
Le Temps : Vous avez évoqué durant la conférence l'appréhension du psychiatre par rapport au congé de maladie longue durée, pourquoi?
Dr Rim Ghachem : Car il s'agit de la solution ultime. Le malade n'a pas pu être reprendre le travail. En général, on fait tout pour que le traitement s'opère sans pour autant que le malade quitte son poste. Il y a les troubles générateurs de congé de maladie longue durée. Ce ne sont pas les troubles les plus graves comme l'anxiété et la dépression. Cette dernière n'exige normalement pas plus de 6 mois pour être guérie.
Si non, il s'agit alors de problèmes d'environnements et professionnels qu'on ne peut pas résoudre.
Ne pensez-vous pas qu'accorder un congé pourrait alors faire du bien au patient puisque cela l'éloigne du mécanisme déclencheur du stress ou de dépression?
Il est souvent préférable de « donner un congé » loin de la famille plutôt que du travail. Mais c'est impossible. On devrait apprendre au patient de mieux gérer ce stress et non pas de l'en éloigner.
Quel rôle joue la famille dans la réinsertion socioprofessionnelle?
Elle a un grand rôle à jouer. D'abord, il ne faut pas culpabiliser le patient pour avoir pris un congé car s'il l'a pris, c'est qu'il en avait vraiment besoin. D'ailleurs même ceux qui simulent pour avoir un congé maladie ont quelque part un réel problème les poussant à user d'entre loupettes pour s'éloigner de leur milieu professionnel. La famille doit aussi aider le patient et le soutenir.

Le rôle du médecin de travail
La médecine du travail est non seulement une pratique témoignant de la progression de la place du travailleur dans notre pays et de l'intérêt qu'on lui témoigne, mais elle est aussi réglementée, comportant des objectifs et des devoirs. On peut citer comme exemple le décret 2000-1985 du 12 septembre 2000 qui concerne l'organisation et le fonctionnement des services de médecine du travail et qui stipule:
Le médecin du travail s'occupe de l'examen médical, de l'embauche, des examens médicaux périodiques, des examens de reprise du travail après un accident du travail ou une maladie professionnelle, des absences répétées, des absences dépassant 21 jours et les examens spontanés en cas d'urgence.
Il doit s'assurer de l'aptitude physique de tout travailleur pour le poste auquel il est affecté. Il doit s'assurer que le travailleur n'est pas atteint d'une maladie susceptible de présenter un risque pour les autres travailleurs.


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