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70.000 entreprises à créer d'ici 2009
Dossier du mardi : Dilemme autour des micro-crédits
Publié dans Le Temps le 23 - 01 - 2007

Compte tenu des objectifs fixés par la Tunisie , dont le principal est de créer 70 mille entreprises au cours de la période 2005-2009, l'incitation des jeunes diplômés, leur motivation et leur encouragement sont nécessaires.
Aujourd'hui, les fils et filles d'entrepreneurs tiennent la part de lion dans le tissu des entreprises nouvellement nées contre seulement 30% des jeunes entrepreneurs ayant compté sur soi (en recourant aux micro-crédits) et dont la majorité sont des diplômés du supérieur et issus des milieux hors entrepreneurs. C'est la raison pour laquelle, le Centre des jeunes dirigeants (CJD) se penchera en 2007 sur la réalisation d'une étude sur le thème : Comment créer son entreprise dans sa ville d'origine ? ».

Au regard des chiffres statistiques fournis, la plupart des jeunes dirigeants, en l'occurrence les « repreneurs » (42%) opèrent dans le secteur industriel, dans la région du Sahel. Par contre, au niveau des créations d'entreprises, la palme d'or revient au secteur des services avec 38% du total des nouvelles entreprises créées chaque année, talonné par les industries manufacturières avec 17,6% et enfin le secteur des TIC avec 14,8%. Ces projets, financés principalement à travers des micro-crédits sont localisés notamment au Nord, à Tunis et à Sfax.
De ce fait, le micro-crédit constitue un moyen important pour encourager l'initiative privée et le lancement de microprojets et de petites entreprises par les diplômés du supérieur, surtout que la création d'entreprises et la promotion de l'initiative privée représentent les principaux défis de la prochaine étape. A noter que la bonne pratique de la micro-finance se base essentiellement sur la relation de confiance fondée avec le client, qui n'a pas recours aux services bancaires classiques.

Ligne de crédit italien sous forme de micro-crédits
Pour financer de petits projets économiques dans les zones les plus touchées par le chômage en Tunisie, et par conséquent fixer la main-d'œuvre dans sa région d'origine et limiter l'exode et l'émigration, une ligne de crédit italien s'élevant, dans une première étape, à 250 mille euros (1 euro = 1,6 dinar) vient d'être accordé à la Banque tunisienne de solidarité (BTS)
Les crédits, qui seront octroyés, sous forme de micro-crédits par les associations locales de développement, serviront, également, à organiser des stages de formation au profit des productions du secteur des petits métiers de l'artisanat et à leur apporter l'appui nécessaire pour l'écoulement de leurs produits sur le marché européen. Les premières régions ciblées sont les gouvernorats de Kasserine et de Mahdia.
Créée en 1998, la BTS , doté d'un capital de 30 MD a, depuis financé plus de 100 mille projets avec un montant global de l'ordre de 540 millions de dinars touchant des domaines très variés du tissu économique. Ces projets ont généré plus de 130 mille emplois.
Les interventions de la banque ont été orientées au cours des dernières années vers les régions les moins favorisées et aux besoins spécifiques. Ainsi, plus de 20 mille petits projets ont été créés dans les zones d'ombre avec des investissements de près de 100 millions de dinars.
Par ailleurs, la BTS a axé, ces dernières années, ses interventions sur les diplômés du supérieur qui accaparent près de 15% des prêts accordés et a étendu ses crédits aux projets touchant aux études de marche et de maintenance, aux bureaux de conseil et d'exportation, aux bureaux d'études exerçant dans le domaine de l'environnement. Les femmes micro-entrepreneuses bénéficient à hauteur de 38% des crédits alloués par la BTS.
Les secteurs agricole, commercial et des petits métiers, sont les principaux bénéficiaires de ces crédits avec taux respectivement de 40%, 24% et 16%.

La proximité associations-bénéficiaires
Le système de micro-crédits accordés par les associations et mis en place en juillet 1999, vise à compléter les instruments de financement des projets des catégories démunis et améliorer leurs conditions de vie.
Cette démarche a prouvé de manière éclatante sa pertinence puisque le nombre de ses associations est passé de 6 à 170 associations durant la période allant de 1999 à 2005. Le nombre des crédits accordés par les associations de développement, habilitées à octroyer des micro-crédits, a dépassé les 150 mille, d'un montant global de plus de 120 mille dinars, avec un taux de recouvrement dépassant les 80%. Il est prévu de porter le nombre de ces associations au-delà de 260 associations d'ici 2009.
Ce résultat positif est imputable à l'effet de la proximité des ces associations des bénéficiaires de crédits et de la qualité d'accompagnement et de suivi des projets financés.
Le montant accordé s'est progressivement accru passant de mille dinars en 1999, 1500 dinars en 2000, 2 mille dinars en 2003 à 4 mille dinars en 2004 pour les activités de production. Ce montant peut atteindre les 10 dix mille dinars pour financer certains projets.
Pour ce qui est du prêt accordé pour l'amélioration des conditions de vie, son montant est passé de 300 à 700 dinars.
Ces associations sont appelées à mieux faire connaître davantage le système du micro-crédit, de développer ses structures et d'approfondir les études sur les conditions de son octroi et sur les réglementations le régissant.

La femme en tire profit
Par ailleurs, et dans le cadre des efforts visant le renforcement de la contribution de la Femme tunisienne dans le développement économique, une convention relative à un projet d'appui à la micro-entreprise et l'entrepreunariat féminin vient d'être signée entre le ministère des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées, d'une part et un ensemble d'associations et d'ONG tunisiennes, d'autre part.
Signée, dans une première étape, avec cinq associations tunisiennes, en l'occurrence l'Association « Enda-Arabe », l'Association de promotion de l'emploi et de l'habitat, l'Association ATLAS pour l'auto-développement et la solidarité, l'Association pour la promotion de l'auto-développement et la société « KEF » pour le développement, cette convention constitue une initiative renouvelée pour servir les micro-entreprises des femmes à travers le renforcement des capacités, l'échange des expériences et l'appui technique financier et institutionnel aux partenaires.
Le projet intitulé « projet d'appui à la micro-entreprise et à l'entreprenariat féminin » a démarré, en effet, depuis le mois de septembre 2005 et devrait être achevé vers la fin de l'année 2008.
Ce projet vise essentiellement la dynamisation des partenaires pour le développement de la micro-entreprise des femmes à travers l'encouragement des initiatives, l'appui à l'innovation, le transfert des aptitudes et de la technologie et l'engagement des partenaires dans la réalisation des contrats programmes.
Plusieurs résultats importants sont attendus à travers la réalisation de ce projet, entre autres, le renforcement des capacités de gestion et d'intégration des cadres du mécanisme dans l'environnement associatif, public et privé, le renforcement de la performance des institutions partenaires en matière d'encadrement des femmes dans leurs activités économiques et la promotion des relations d'échanges au niveau national et international pour appuyer les initiatives en faveur des micro-entrepreneurs et de la micro-entreprise.
Pour ne citer qu'un chiffre, aujourd'hui la part de la femme tunisienne dans les différents programmes d'emploi a atteint 39% et la proportion des petites et moyennes entreprises réalisées par des femmes et financées par les différents mécanismes de financement est estimée à 40% du total des projets.

Compétitivité des PME ?
Malgré ces efforts, les PME tunisiennes ne sont pas encore suffisamment compétitives à cause de plusieurs facteurs qui sont : le financement où les PME ont toujours recours aux crédits et n'utilisent pas leurs fonds propres d'une part ; et les exigences des banques en terme de garantie de l'autre. Même la banque des PME est « soumise » par des banquiers de dépôts et commerciaux, qui inconsciemment vont pratiquer les règles des autres banques, même la privatisation des entreprises publiques qui étaient autrefois un soutien à ces PME, constitue un handicap au développement de ces dernières. Aussi on parle d'externalisation et d'internationalisation des PME, l'information sur les marchés constituant un obstacle pour ces PME si elle n'est pas ponctuelle et pertinente. Le développement des alliances, et surtout ce changement des goûts des consommateurs qui réduit le cycle de vie des produits, la régression des capitaux posent eux aussi autant de problèmes. Bref la question qui se pose est comment devenir compétitif ?
Parmi les critères de performances pour le succès d'une entreprise figure premièrement la flexibilité : flexibilité de l'emploi ; l'entreprise doit investir dans le capital humain en se dotant d'un personnel stable et de qualité. On parle de nos jours des emplois décents se basant sur la durabilité et la qualification de l'emploi. Deuxièmement la souplesse : l'entreprise doit adopter des stratégies et des modes de fonctionnement capables de s'adapter aux exigences de l'environnement. Troisièmement l'efficacité : c'est à dire que l'entreprise doit être rapide dans son processus de prise de décision pour profiter des opportunités offertes. Enfin l'efficience : c'est la capacité d'agir le plus vite possible face aux différentes situations rencontrées.
A.A

La micro-finance à travers le monde
Le bilan de l'année 2005, qui a été décrétée par les Nations unies « année de la micro-finance », - par conviction que la micro-finance constitue l'un des meilleurs outils pour la lutte contre la pauvreté mais aussi pour promouvoir le développement durable et l'intégration socioéconomique des couches sociales à faibles revenus à travers la création de nouveaux projets et par la suite de nouveaux emplois -, n'est pas aussi satisfaisant puisque seulement 55 millions de familles à travers le monde ont bénéficié d'un micro-crédit alors que l'objectif du départ était de 100 millions de familles. 80% de la population mondiale n'a pas accès aux services financiers formels.

Chiffres significatifs
La Tunisie a mis en place des structures et des mécanismes divers afin de consacrer sa politique dans le domaine de la solidarité, de la promotion de l'emploi et de l'insertion sociale. A partir de 1997, trois nouveaux mécanismes, sont venus consolider les autres structures existantes. Parmi ces mécanismes, figurent la Banque tunisienne de solidarité (BTS), le régime des micro-crédits octroyés par les associations, et le Fonds national d'emploi (FNE). D'importants résultats ont été obtenus dans ce cadre.

1- Premier mécanisme du genre au Maghreb, le Fonds de solidarité nationale (FSN) est parvenu, durant les 14 dernières années:

- à construire et à rénover plus de 64.000 logements
- à réaliser 4492 km de chemins vicinaux et de routes.
- à raccorder environ 72.500 logements au réseau électrique, dont 2285 à l'énergie solaire - à approvisionner en eau potable environ 82.400 familles.
- à créer 139 centres de santé de base.
- à ériger 109 écoles et à en équiper 23 autres.
- à aménager 100 bibliothèques, 250 unités informatiques, 84 terrains de quartier ou espaces de jeux et 306 espaces de loisirs.
Le fonds a injecté des crédits de plus de 818 millions de dinars qui ont contribué à l'amélioration du taux d'approvisionnement en eau potable en milieu rural, qui a atteint 63,3 pour cent, et du taux d'électrification rurale qui se situe autour de 25,6 pour cent.

2- La Banque Tunisienne de Solidarité (BTS):
Cette banque a octroyé, depuis sa création en 1997 et jusqu'à la fin du mois d'octobre de l'année en cours, près de 85662 crédits d'une valeur de 548,634 millions de dinars, dont 19390 crédits au profit des zones d'intervention du FSN.

2- Le système des micro-crédits:
Ce mécanisme, qui octroie des crédits par le biais des Associations de développement, a été créé en 1999. Jusqu'à fin octobre 2006, ce mécanisme est parvenu à attribuer 199381 crédits, totalisant des investissements estimés à 158 millions de dinars.

3- Le Fonds National de l'Emploi (FNE):
Les interventions de ce fonds ont bénéficié à 629.623 personnes dont 58.035 diplômés du supérieur, durant la période allant du mois de décembre 1999, au mois d'octobre de l'année en cours.

4- La Banque de financement des PME :
Ces différentes mesures ont été renforcées par la création récemment de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME),qui permettra la création de nouveaux emplois et la dynamisation de l'économie nationale. Créée il y a seulement 18 mois, a déjà montré sa différence, aussi bien en termes d'expertise que de financement.
En effet, à fin septembre 2006, la BFPME a reçu 568 demandes de crédit pour un coût total estimé à 491 MDT ; elle a approuvé quelques 161 projets pour un coût total qui atteint les 173 millions de dinars. Et près de 250 projets sont à l'étude (pour 160 dossiers rejetés).
Mais ce qui prouve que la banque est vraiment en droite ligne de l'objet de sa création, c'est qu'environ 64% des projets qu'elle a approuvés sont promus par des universitaires (essentiellement des bac +4 au moins), soit 2/3 des promoteurs.


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