Certaines habitudes ont la vie dure; trop dure! Conversation quasi régulière, déclinée à toutes les sauces, et sur tous les tons, que l'oreille capte, presque malgré soi, dans les transports en commun, chez l'épicier d'en face, dans le café du coin de la rue ; bref, là où l'on est appelé à s'attarder un petit moment, pour faire une course, se déplacer quelque part, ou pour prendre ses aises tout simplement. A une variation prés, le même son de cloche qui nous laisse, à chaque fois, médusé, étonné, surpris que les choses n'aient pas changé à ce point, puisque l'on continue à avoir toujours les mêmes réflexes ancestraux, lorsque l'on évoque les relations mari et femme. A savoir qu'une femme qui ne chouchoute pas son mari, -entendre par cela jouer à la parfaite boniche, du matin au soir et du soir au matin-, ne mérite aucune considération et ne peut être respectable. Et honte à elle, si de surcroît, ledit mari prend à charge la cuisine familiale, ou qu'il s'avise de servir les invité(es) potentiels, tandis que sa douce moitié mène la conversation avec eux. Qui plus est, si ces invités font partie de la sacro-sainte belle famille de la dulcinée. Circonstances ô combien aggravantes ! Ce qui est autrement affligeant, c'est qu'il s'avère au final, que c'est la gent féminine qui s'amuse à jouer les parties civiles à chaque fois, avec des tirades vieilles comme le monde, sur le rôle dévolu à la femme, et celui dévolu à l'homme, lesquels ne doivent en aucun cas être interchangeables, sous peine d'entacher le bel équilibre du monde où nous évoluons. Et de prendre à partie chacune ou l'autre, en faisant rebondir la balle à souhait, sur le thème du bonheur dans le couple, qui se jouerait, à les entendre, entre la serpillière et la vaisselle qui attend dans l'évier. Ah ! un détail qui a son importance : une femme parfaite doit être également, fraîche comme un gardénia, belle, reposée et heureuse, après avoir expédié toutes ces corvées, pour recevoir son seigneur et maître, avec le sourire. Discours sexiste ? Sans vouloir faire dans le féminisme exacerbé, il y a des réflexions qui vous hérissent la peau ; reprises à souhait, comme un leitmotiv. De quoi effectivement, vous sortir de vos gonds, tous les matins du monde, lorsque vous prenez le métro pour aller travailler, et que vous êtes tenté de vous pincer presque, pour vérifier qu'aujourd'hui, ce n'est pas hier, puisque les bribes de conversation qui traversent les brumes matinales, pour atteindre votre sphère de perception qui voudrait bien se dérober pour éviter la torture, n'en finissent pas de se décalquer sur des propos, repris, sempiternellement, par des femmes parfaites, dans un monde parfait. Après, et dans ce même ordre d'idée, il n'est point étonnant de constater la recrudescence, dans notre société, de femmes qui ne voient aucun inconvénient à se « lier », selon la « Chariâ » à un homme, lequel est déjà marié, en bonnes et dues formes, à une autre femme. Les secondes épousailles ne constituant plus aucune gêne pour des jeunes filles qui cherchent « prince charmant », désespérément... Pourvu qu'il y mette le prix. Les temps étant, effectivement très durs... Du coup, l'on se surprend à soupirer, en pensant à Simone De Beauvoir, pour ne citer qu'elle, qui doit se retourner dans sa tombe, un nombre incalculable de fois.