"Les assouplissements monétaires ne sont pas suffisants pour sauvegarder la croissance... Dominique Strauss Kahn monte résolument au créneau, et pour la première fois depuis son investiture à la tête du FMI. Mais déjà, il a l'air de raffermir l'autonomie de son institution, et surtout par rapport à la Banque Mondiale. Car durant très longtemps, le FMI a souffert des coups de boutoir de la Banque Mondiale dont les directives sont inspirées par la "Fed" des temps de Grescpan. Car, alors que la Réserve Fédérale américaine baisse ses taux (et la dernière fois, c'était fin janvier dernier) Strauss- Kahn reprend son cheval de bataille, dès temps qu'il présidait à l'économie française, c'est-à-dire "la relance budgétaire temporaire pour les pays qui en ont besoin. Et du coup, les rôles tendent à s'inverser. Jadis accusée de mener une politique monétariste et de favoriser la volatilité des échanges réglementés par l'OMS, le FMI fait aujourd'hui ce que la Banque Mondiale faisait autrefois; à savoir restaurer la confiance dans les marchés financiers, grâce à la transparence, mais aussi grâce à l'assouplissement du crédit que la Banque Mondiale a l'air de vouloir bloquer puisque la tendance inflationniste mondiale viendrait du frénétique mouvement de la monnaie. Avec Strauss-Kahn le style tout entier du FMI change. Quitte à ce que le monde aille moins vite, avec des précisions de croissance ramenées à 41,1% pour l'année 2008, il faut d'abord saisir la portée d'un monde de plus en plus imbriqué. Les liens économiques et financiers sont plus complexes, plus nombreux, plus complexes à comprendre. Nous sommes face à des pays nouvellement émergés et d'autres anciennement émergés, comme l'a dit le président du FMI. Et les uns et les autres ont, paradoxalement, accru leur production. Il ajoute : "le nouveau monde est derrière nous" car on se sait plus jusqu'où ira cette Chine, nouvel atelier du monde.