Le Temps-Agences - La Turquie a intensifié hier son offensive militaire contre les rebelles kurdes dans le nord de l'Irak et refusé de fixer un terme à l'incursion, en dépit des appels de Washington à un retrait rapide. L'armée turque a affirmé avoir tué depuis avant-hier soir 77 rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), au cours des "plus lourds combats" menés depuis le début, le 21 février, de l'offensive dans les montagnes enneigées du nord de l'Irak. Cinq soldats turcs et trois miliciens kurdes supplétifs de l'armée turque ont péri dans les combats, a ajouté l'état-major. Ces pertes portent à 230 le nombre de rebelles tués depuis le début de l'opération et à 27 celui des morts dans le camp de l'armée turque, miliciens compris, selon son propre décompte. Alors que l'aviation turque continuait de bombarder des positions du PKK, un conseiller du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan dépêché hier à Bagdad pour discuter de l'incursion a affirmé que la Turquie ne fixerait pas de calendrier de retrait de ses soldats tant qu'ils n'auraient pas éradiqué les rebelles. "Il n'y aura pas de calendrier de retrait des troupes turques du nord de l'Irak tant que la présence de l'organisation terroriste n'est pas éliminée", a déclaré à la presse Ahmet Davutoglu, le principal conseiller de politique étrangère de M. Erdogan. La délégation turque, également composée d'un diplomate de haut rang et d'un deuxième assistant de M. Erdogan- devait rencontrer le président irakien Jalal Talabani, le chef de la diplomatie Hoshyar Zebari et l'ambassadeur américain à Bagdad Ryan Crocker. Peu avant la déclaration de M. Davutoglu, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates avait affirmé que la durée de l'opération devrait se mesurer "en termes de jours, voire une ou deux semaines. Mais pas en mois". M. Gates, attendu hier à Ankara pour des entretiens aujourd'hui avec les dirigeants turcs, a indiqué à New Delhi qu'il s'efforcerait de convaincre ses interlocuteurs turcs que "l'action militaire seule ne résoudra pas le problème du terrorisme pour la Turquie".