Le Temps-Agences - Les appels à la libération d'Ingrid Betancourt se multiplient au lendemain de témoignages inquiétants d'anciens otages des Farc sur l'état de santé de la sénatrice franco-colombienne détenue depuis six ans par les rebelles marxistes. Le président vénézuélien Hugo Chavez et son homologue français Nicolas Sarkozy ont invité la rébellion à prendre des initiatives urgentes pour faire sortir de la jungle l'ancienne candidate écologiste à l'élection présidentielle colombienne. "C'est une course contre la mort qui est engagée", a déclaré le président français lors de sa visite d'Etat en Afrique du Sud. "Il y aura ceux qui porteront la responsabilité de sa mort", a-t-il ajouté. Selon deux des quatre anciens députés colombiens libérés avant-hier par les Farc, Ingrid Betancourt est "très malade" et a fait l'objet de mauvais traitements. "En tant que femme et en tant que mère, je veux envoyer un message à Ingrid Betancourt, qui est restée dans la jungle, très malade", a déclaré à la radio Caracol l'ancienne députée Gloria Polanco, qui a passé plus de six ans en détention. L'un de ses compagnons de détention, Luis Eladio Perez, a affirmé que Betancourt souffrait du foie et avait été maltraitée par ses gardiens. Perez a précisé avoir vu Betancourt pour la dernière fois il y a 23 jours, pendant quelques minutes. "Nous travaillerons sans repos pour obtenir la liberté pour tous, et en particulier celle d'Ingrid Betancourt, qui est en ce moment dans une situation extrêmement difficile", a-t-il dit à son arrivée à l'aéroport international de Maiquetia, près de Caracas, quelques heures après avoir été libéré. Le président vénézuélien Hugo Chavez a adressé un message au chef des Farc, Manuel Marulanda. "Marulanda, la première chose que je vais te demander de tout mon cœur c'est que tu changes Ingrid de lieu, que tu la déplaces vers un commandement plus proche de toi (...) pendant que nous continuons à nous charger d'ouvrir la voie à sa libération définitive. Je crois que c'est urgent", a déclaré Chavez. Nicolas Sarkozy, lui, s'est dit "prêt à aller à la frontière entre le Venezuela et la Colombie chercher Ingrid Betancourt si c'est une condition posée par les Farc". Son Premier ministre François Fillon a estimé que les Forces armées révolutionnaires de Colombie étaient responsables "devant l'histoire" du sort de la sénatrice. "C'est pourquoi il est urgent de la libérer", a-t-il dit.