Elle tue la femme de celui dont elle est follement amoureuse, pour pouvoir, s'imaginait-elle du moins, conquérir enfin l'élu de son coeur. C'est le synopsis lapidaire de l'affaire que nous vous relatons aujourd'hui sur nos colonnes. Ce drame a eu dernièrement pour cadre, la localité de Sidi Soufiane, située dans le gouvernorat de L'Ariana, qui a vécu une histoire d'amour qui mérite de figurer dans les annales des faits divers insolites. Un amour à sens unique, non partagé par ce paisible père de famille qui tenait à sa femme comme aux prunelles de ses yeux. Mais que voulez-vous, la jeune voisine a été aveuglée par sa passion démesurée pour cet homme, au point d'assassiner sauvagement à coups de pilon celle qui l'empêchait, malgré elle, de réaliser son rêve puisque légalement mariée avec celui qu'elle adore à la folie. La meurtrière par amour s'est débarrassée de cette rivale encombrante, en l'attirant chez elle pour lui chercher d'abord noise, un prétexte futile, avant de l'étrangler avec un câble électrique. Et pour être sûre que cette dernière a trépassé, elle s'est saisie d'un pilon pour lui asséner sur le crâne des coups d'une rare violence qui manifestaient visiblement sa terrible rage de l'éliminer. Elle avait, en fait, rudement besoin de voir enfin le champ totalement libre pour amadouer l'époux de la victime et le conduire de facto à accepter de convoler en justes noces avec elle. C'est ce qu'elle a échafaudé comme plan diabolique pour le ravir à sa malheureuse épouse qui était à cent lieues d'imaginer subir un tel sort, lorsque sa voisine l'a invitée chez elle, juste avant de se rendre à l'atelier qui l'emploie. La haine aidant, la jeune fille a subitement perdu la tête pour commettre son horrible acte, pensant ainsi conquérir cet homme marié qui, pourtant, aimait sa femme, avec laquelle il menait une vie tranquille et pleine de bonheur. Ce qui attisait de plus en plus la flamme de la meurtrière envers son amoureux récalcitrant. Juste après avoir commis son crime, elle avoua son malheureux geste à son frère qui alerta illico presto les agents de la garde nationale. Arrêtée, elle inculpa, par dépit, l'époux de la défunte qui l'aurait aidé, selon ses dires, à tuer sa rivale. C'était son complice, devait-elle déclarer lors de l'interrogatoire préliminaire avant de se rétracter par la suite devant le procureur de la République, avouant finalement qu'elle a perpétré, seule, l'assassinat de la pauvre femme. Ayant été disculpé, l'époux, qui semble totalement innocent, a été libéré tandis que l'enquête se poursuit avec la meurtrière.