Tout a commencé le jour où la victime était venue déposer des demandes d'emploi auprès des services concernés du ministère de l'Education et de la formation. Le hasard a fait en sorte qu'elle tombe sur un énergumène qui s'est approché de lui en lui proposant de l'aider. La victime lui fit part de ses soucis et lui confia qu'il était prêt à tout pour faire embaucher ses deux filles, qui ont réussi à décrocher un diplôme universitaire et attendent d'être recrutées en tant qu'institutrices. C'est ainsi que l'énergumène lui a fait croire qu'il avait des connaissances bien placées et qu'il pouvait ainsi intervenir pour trouver du travail à ses deux filles. Il l'a informé aussi que le contrat de travail coûte quatre mille dinars. Seulement, l'argent ne sera remis qu'une fois la décision de désignation signée par les services compétents. Les deux hommes se sont séparés avant que la victime ne reçoive quelques jours plus tard un appel téléphonique, émanant de notre escroc qui l'a informé que l'une de ses deux filles a été désignée en tant qu'institutrice dans une école de base sise à La Manouba. La victime apporta alors avec lui quatre mille dinars qu'il remit à l'escroc. Ce dernier lui donna en contrepartie une photocopie d'une décision de recrutement. L'original, lui a-t-il dit, a été envoyé à la Direction régionale de l'enseignement de La Manouba. Deux semaines plus tard la victime fut contactée une seconde fois par l'escroc. Cette fois-ci, il prétendit que sa deuxième fille a été désignée dans une école de Siliana. Le père remit quatre mille dinars contre une photocopie d'une deuxième décision de recrutement. Depuis, aucun contact, n'a eu lieu entre les deux hommes. La victime a eu, entre-temps, l'idée d'aller vérifier auprès des deux Directions régionales de l'enseignement si ses deux filles ont été réellement recrutées. Mais, on l'informa que la date de recrutement des enseignants n'a même pas été fixée. Sachant qu'il a été victime d'une escroquerie, le malheureux père est allé porter plainte. Les agents de police ont décidé alors de piéger l'escroc. Ils ont demandé à la victime de l'appeler, soi-disant pour le remercier. Le moment venu, les agents sont intervenus et l'ont arrêté avant de l'embarquer au poste. Après avoir été interrogé, il a avoué les faits. Les agents de police ont saisi dans une valise diplomatique qu'il portait avec lui plusieurs autres décisions de recrutement portant une signature officielle falsifiée. Il a été inculpé d'escroquerie et de faux et usage de faux. Il a comparu dernièrement devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de son forfait. A l'audience, il fit part de ses regrets affirmant qu'il avait agi ainsi par necessité.