La brigade régionale anti-drogue du district de la sûreté nationale du gouvernorat de Ben Arous vient de réussir un spectaculaire coup de filet parmi les toxicomanes de la région, en arrêtant pas moins de vingt un suspects. Les uns étant de simples consommateurs, les autres des dealers et parmi ces derniers, ceux qui montaient, de temps en temps, au septième ciel pour oublier les vicissitudes de la vie terrestre. Jusque là, cette activité contraire à la loi se déroulait sans anicroche pour ces derniers qui formaient un clan très refermé et discret à la fois. Mais tant va la cruche à l'eau, qu'un jour elle se brise. C'est ce qui est dernièrement arrivé quand un individu à l'allure chancelante rentrait chez lui en rasant les murs comme s'il était ivre. Pour son malheur, il a été intercepté par une patrouille de police qui effectuait sa ronde de surveillance routinière. Tombant nez à nez avec les policiers, il se figea raide, sans prononcer un mot. Doutant de la démarche peu orthodoxe de ce dernier, il a été prié de présenter sa carte d'identité nationale. Vérification faite auprès de la salle des opérations, il s'est avéré fiché comme toxicomane. Conduit au poste surtout qu'il empestait l'alcool, il ne tarda pas à inviter les agents à faire un tour jusqu'à l'antre de ses complices, situé en rase campagne. Là, la fête battait son plein, au son d'une cassette de « mézouèd » enchanteur qui animait un dîner frugal, mais fort apprécié par les participants qui tiraient à grandes bouffées sur des joints de cannabis. Il y a à peine quelques minutes, le délateur se délectait également de ce stupéfiant qu'il estime tant. Prise en flagrant délit, la bande de lurons a été embarquée pour subir aussitôt les analyses toxicologiques qui ont confirmé le délit de consommation de drogue. Une enquête a été ordonnée par le parquet qui a abouti à l'arrestation de vingt un coupables dont plusieurs fournisseurs vendaient la dose entre cinq et dix dinars. Lors de l'enquête préliminaire, certains prévenus ont reconnu d'emblée goûter à la drogue tandis que d'autres ont persisté à nier les faits bien qu'ils aient été pris en flagrance. Il est à noter que l'un des toxicomanes purge actuellement une peine de soixante-dix ans de prison, pour différents méfaits dont des chèques sans provision. Quant aux dealers, ils ont avoué que c'est pour la première fois qu'ils s'adonnent à pareille activité délictueuse, dans le but évident d'échapper à une lourde peine. Présentés en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de première instance, sauf pour trois d'entre eux, ils ont sollicité la clémence du juge, tandis que les avocats de la défense ont demandé le report du procès.