Le Temps-Agences - La relance par Israël de la colonisation en Cisjordanie a suscité lundi un concert de protestations internationales, les Etats-Unis, principal allié de l'Etat hébreu, la jugeant "inopportune". L'Etat hébreu a annoncé dimanche la relance de la construction de logements dans la colonie de Givat Zeev en Cisjordanie occupée, au risque de nuire aux chances de reprise des pourparlers de paix avec les Palestiniens, déjà mis à mal par une offensive meurtrière israélienne dans la bande de Gaza. Lundi, la municipalité israélienne d'Al Qods a indiqué avoir approuvé un projet de construction d'un nouveau quartier de colonisation à Al Qods-est annexée en 1967. "C'est une nouvelle décision scandaleuse (...) Elle va affecter encore plus les négociations avec les Palestiniens", a déclaré Yariv Oppenheimer, directeur du mouvement israélien anti-colonisation La Paix Maintenant. Les Palestiniens ont condamné la relance de la colonisation qui est intervenue après l'annonce d'une reprise cette semaine des négociations de paix qui continuent de buter sur la colonisation. "L'annonce du gouvernement israélien est-elle utile au processus" de paix, s'est demandé le porte-parole du département d'Etat américain, Sean McCormack. "Non, elle est inopportune". Recevant son homologue israélienne Tzipi Livni, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a rappelé que la suspension de toutes les expansions de colonies figurait parmi les obligations israéliennes de la Feuille de Route, le plan de paix international resté lettre morte. A New York, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, exprimant sa "préoccupation", a demandé à Israël d'arrêter les constructions dans les colonies en Cisjordanie, soulignant qu'elles sont "contraires aux obligations d'Israël aux termes de la Feuille de route et au droit international". Le président français Nicolas Sarkozy, qui a reçu à Paris son homologue israélien Shimon Peres, a demandé aussi "l'arrêt" de la colonisation. "En tant qu'ami, je vous dis que la sécurité d'Israël passe par l'arrêt des colonisations". Le gouvernement allemand a jugé que la décision israélienne était un "danger potentiel" pour le processus de paix, tandis que la Grande-Bretagne a exprimé son inquiétude. Recevant à Amman le président palestinien Mahmoud Abbas, le roi jordanien Abdallah II a averti que la relance de la colonisation entravait les efforts de paix. "La Jordanie rejette toute décision ou action unilatérale, notamment en ce qui concerne l'élargissement des activités de colonisation qui font obstacle aux efforts déployés pour la réalisation d'une paix effective", a-t-il dit. L'Egypte a aussi critiqué la décision d'Israël. "L'extension des colonies israéliennes, qui est contraire au droit international et aux résolutions de l'ONU, sape les occasions de réaliser une paix juste", selon le ministère des Affaires étrangères.