Le destin d'une jeune fille a basculé le jour où elle a décidé de changer d'itinéraire choisissant les alentours du stade 7 novembre de Radès où les espaces vagues et verdoyants pour effectuer une petite séance de son sport préféré. En tout cas, c'était l'endroit indiqué pour entretenir la forme en effectuant un jogging loin des bruits assourdissant des cités envahies par les véhicules. La jeune fille était à mille lieues d'imaginer qu'un tel endroit pourrait attirer des individus sans foi ni moralité. Pour son malheur, non seulement les lieux étaient tout à fait déserts, mais elle y rencontra également deux malfaiteurs effrayants. Elle ne s'était rendu compte de leur présence qu'une fois coincée par sa peur et paralysée à la vue du couteau qu'exhibait l'un d'eux. Il lui était impossible de faire le moindre geste sans courir le risque d'être poignardée, surtout que l'individu qui était armé avait l'air d'un criminel notoire. Elle n'avait pas d'autre choix que de tenter d'amadouer les deux jeunes gens en usant de ses larmes, mais en vain. Ils n'écoutaient plus que la voix de leurs instincts bestiaux ! Ils étaient de ce fait farouchement décidés à passer à l'acte, insensibles à ses larmes, à son angoisse et à son désespoir ! La forêt n'était pas loin. Ce fut là, que la pauvre sportive allait être privée de son jogging, pour vivre le premier mauvais quart d'heure de sa malheureuse journée. Car ce n'était pas fini les deux énergumènes ne semblaient en effet pas satisfaits. Aussi, profitant de la nuit, ils allaient l'accompagner sous la menace vers une autre destination, dans les environs de la ville de l'Ariana, dans un coin isolé. La jeune fille dut alors subir les assauts de ses deux criminels. C'est ce qu'elle racontera en tout cas aux agents de la police lorsqu'elle était allée déposer plainte et donner un signalement détaillé. Les enquêteurs les ont rapidement arrêtés. Certes, les malfaiteurs ont commencé par nier leur responsabilité, mais confrontés à la victime, ils finirent par avouer les faits et confirmer la version des faits présentée par la victime. Comparaissant devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, l'un et l'autre ont écopé respectivement de vingt et cinq ans de prison. Interjetant appel, les deux accusés se sont rétractés allant même jusqu'au donner une nouvelle version selon laquelle la plaignante les a accompagnés de son propre gré, qu'elle était donc consentante et qu'elle n'a eu recours à cette version que pour éviter le courroux des siens pour s'être absentée presqu'une nuit durant du domicile parental. Après les délibérations, le premier accusé a vu sa peine réduite à quinze ans de prison, alors que le second eut la même peine que celle prononcée par la première instance.