A moins de fermer les yeux et faire semblant de rien, difficile de ne pas les voir, aux coins des rues, à proximité des stations de métro, en train de vendre des petites pacotilles, de demander l'aumône à des passants qui passent, et qui bien souvent, ne prennent même plus le temps de se retourner, et encore moins de leur répondre ; comme si la présence de ces enfants-là, démunis et seuls, était devenue partie intégrante du paysage, et qu'en ce sens, elle ne choquait plus personne. Aujourd'hui, les instances étatiques et les ONG se mobilisent tous azimuts. Pourtant, ces enfants-là, si l'on s'y prend à temps, ont toute la chance d'être repêchés par les instances sociales, avant qu'ils ne soient acculés à basculer, définitivement, de l'autre côté de la barrière sociale, pour s'en venir enrichir le rang des délinquants purs et durs. Hélas il sera trop tard pour entreprendre quoique ce soit.
Stratégie nationale En ce sens, et au delà de la responsabilité des familles, lesquelles, misère ou inconscience, ont poussé leur progéniture dans la rue, alors que ces enfants-là sont censés être sur les bancs des écoles, en train de poursuivre leur scolarité, sans avoir à se soucier de leur quotidien, la stratégie nationale pour la protection de l'enfance défavorisée, et pour l'intégration des mineurs délinquants, sera confortée, à partir du second trimestre de l'année en cours, par la mise en place d'un centre spécialisé dans l'accueil et l'intégration des enfants en difficulté, créé par le ministère des Affaires sociales, de la solidarité et des Tunisiens à l'étranger, conformément à l'article 20 de la revue de protection de l'enfance, et ce, dans la perspective de les aider à réintégrer, éventuellement les rangs de l'école, ou de les inscrire, le cas échéant, dans les filières de la formation professionnelle, en s'appuyant pour cela, sur un staff de quelque 115 agents sociaux, (psychologues etc,) lesquels auront à charge de les suivre de pré, durant toutes les étapes de leur prise en charge par les instances sociales, en accompagnant notamment le travail des juges, spécialisés dans la petite enfance, en amont et en aval, afin de les aider à se restructurer, à retrouver confiance en eux mêmes et en la société, et à retrouver, petit à petit, une place au sein de leurs familles respectives, lesquelles familles seront également suivies de pré et épaulées, afin qu'elles puissent enfin jouer le rôle qui leur est dévolu, auprès de leurs enfants et adolescents. Ainsi, ce nouveau centre comptera quelque six unités de vie, des espaces d'animation et de jeux, et pourra abriter, en un premier temps, quelque 72 enfants en difficulté, entre filles et garçons. Une manière de soutenir, efficacement, les mécanismes établis par les instances sociales nationales, travaillant de concert avec les régions, pour étendre leur chaîne d'interventions au niveau des cités les plus défavorisées notamment, pour réduire le taux des enfants marginalisés, qui ne peuvent même plus espérer qu'un autre jour se lèvera pour eux. Et qu'il sera meilleur...