* Une très bonne récolte et d'excellentes perspectives pour l'exportation Nabeul, Béni Khiar et Dar Chaabane. Des coins qui ont bon cap dans le Cap Bon. Des noms où prospère l'oranger. C'est que ces cités croient aux vertus du Zhar, cette eau parfumée que l'on obtient en distillant les fleurs du bigaradier. La campagne des fleurs d'orangers bat déjà son plein. Déjà, les étals de nos marchés regorgent de ces fleurs. La récolte s'annonce prometteuse et les perspectives d'exportation sont encourageantes Les fellahs des vergers de Nabeul, Beni Khiar, Dar Chaabane, Menzel Bouzelfa, Béni Khalled, Niaanou et Hammamet mettent les bouchées doubles en cette période printanière. C'est la campagne. Déjà, l'arôme des fleurs se fait sentir dans toutes ces villes. La récolte qui a bousculé toutes les estimations atteindra les 1000 tonnes cette saison. Comme des chevelures bien épandues qui refusent l'injure des ciseaux,les bigaradiers sont pleins de fleurs encore vertes que les mains du producteur refusent de cueillir. Le calibre et l'aspect permettent d'ores et déjà d'affirmer que ces fruits arriveront à maturité. Les dernières pluies d'automne ont été très bénéfiques et rassurent déjà les Fellahs de la région. Les eaux du Nord sont là pour assurer la soudure entre une pluie et une autre. Ces mille tonnes sont cueillies par des familles une à une chaque jour. D'ailleurs, chaque matin, plusieurs ménagères accompagnées de leurs enfants profitent des vacances scolaires pour aller se ressourcer dans ces vergers et cueillir ce zhar. Ils passent toute la journée à s'adonner à cette activité rentable. Vers la tombée du soir, la récolte de la journée est mise dans des sacs et emportée soit vers le marché local notamment du côté de Souk El Felfel, Mahfar et Bir Challouf, soit vers les distilleries de la ville. Les prix de la wazna (4kgs) oscillent entre 8 et 10 dinars. C'est une activité qui procure à son propriétaire de l'argent mais qui exige également de grandes transactions comme l'achat des fertilisants, l'irrigation et le transport. Décidément, les fellahs essayent par tous les moyens de compresser ces dépenses et surtout la main-d'œuvre jugée chère. C'est pourquoi, on emmène ses enfants pour atténuer les frais car on risque parfois de laisser des plumes.
Un secteur pourvoyeur de devises La distillation des fleurs d'orangers est un art que l'on se transmet de mère en fille. Les familles nabeuliennes passent des moments agréables autour de l'alambic en dosant la quantité de fleurs et la température de l'eau qui permet l'obtention de la meilleure qualité. Deux kilogrammes de fleurs fourniront une fiasque d'eau distillée de premier choix et une bouteille de second choix. Ces fleurs passent aussi dans des alambics industriels où on extrait du néroli, une huile volatile et très aromatique. Une goutte de cette essence suffit pour aromatiser une grande quantité d'eau. Ce parfum donne le nom d'eau de fleurs d'oranger. Les feuilles donnent une essence moins précieuse, le petit grain. Les fruits verts, ou l'orange servent à fabriquer de diverses liqueurs. L'absolue de fleur d'oranger est obtenue par extraction aux solvants volatils des fleurs de l'oranger bigaradier. Son odeur est florale, cireuse mais plus lourde et moins fraîche que l'essence de Néroli, obtenue par distillation à la vapeur d'eau des mêmes fleurs. Elle est utilisée dans les parfums. La bonne récolte attendue fait prévoir d'excellentes prestations aux débouchés à l'exportation. L'on s'attend à cet effet à un volume d'exportation important surtout que les fleurs sont cette année d'une meilleure qualité et notamment d'un meilleur calibrage que ceux de l'année précédente. Les exportations du néroli et de l'absolue se feront vers l'Europe. Le marché français constitue la principale destination du néroli notamment la région de Grasse. Cette denrée nous fait entrer de devises puisque le prix d'un kg de néroli oscille entre 3000 et 4000 mille dinars. Cependant, les coûts d'exportation demeurent élevés par rapport à la concurrence des producteurs riverains du bassin méditerranéen. Cela nous impose à revoir notre stratégie en vue de préserver cette image de marque de notre néroli, produire mieux et exporter plus