Les rapports économiques internationaux se multiplient. Organisations mondiales gouvernementales et non gouvernementales, agences de notation et autres publient quotidiennement des études et des analyses financières et économiques touchant presque à tous les pays qu'ils soient développés, sous développés ou en voie de développement. L'objectif est de divulguer en toute transparence les données de croissance et les estimations de développement propre à chaque pays mais aussi d'informer les professionnels comme le grand public des indicateurs et des perspectives de croissance d'une nation donnée. Le droit de savoir est inévitable et considéré comme les bases des pratiques de la bonne gouvernance, surtout que les rapports en question jouent le plus souvent le rôle de support à des décisions stratégiques d'ordre économique, politique et social et sont parfois considérés comme un miroir stimulant l'image de marque d'un pays. Néanmoins et en dépit des méthodologies scientifiques adoptées par les différentes institutions : nationales et internationales, les évaluations et les indicateurs de référence divergent d'un rapport à un l'autre crédibilité des rapports en question. En comparant les estimations de croissance économique de la Tunisie prévues pour l'année 2008 par le Fonds Monétaire International et celles conjecturées par l'Agence Internationale de notation «Coface», certaines différences dans les évaluations sont relevées. A titre d'exemple, le FMI prévoit pour la Tunisie en 2008 un taux de croissance de 5,7%, un taux d'inflation de 4% et une balance courante de -2,7%, alors que la Coface estime un taux de croissance de 6,2%, un taux d'inflation de 3% et une balance courante de -2,8% (en pourcentage du PIB). Pourquoi alors ces écarts dans les prévisions et parfois même dans les classements annuels ?. Risque pays : La Coface attribue la note A4 à la Tunisie Toutefois, les axes de base conclus et orientés dans les rapports sont généralement analogues. Ainsi la Coface a attribué la note A4 à la Tunisie. Cette notation met le pays « sous surveillance » avec implication positive. « L'indice Coface des incidents de paiement est ainsi orienté à la baisse depuis trois ans, ce qui facilite la gestion des finances publiques ». L'agence de notation prévoit une consolidation de l'activité économique en 2008 et ce, grâce à la diversification progressive du tissu productif, à la politique industrielle volontariste de l'Etat et un environnement des affaires performants. A signaler qu'à côté de la note risque pays, la Coface a lancé au cours de l'année 2008 une nouvelle note évaluant l'environnement des affaires. La note en question établit plus précisément si les comptes des entreprises sont fiables et disponibles, si le système juridique assure une protection équitable et efficace des créanciers et si l'environnement institutionnel et réglementaire est favorable aux transactions. La note risque pays sera ainsi attribuée en fonction de l'environnement macro et micro économiques. Sachant que les notes se situent sur une échelle de 7 niveaux A1, A2, A3, A4, B, C, D (avec un ordre croissant du risque), la Coface a attribué à la Tunisie la note A4 aussi bien pour le risque pays que pour l'environnement des affaires. D'ailleurs sur 150 pays objets de la notation, 92 pays ont une note EA (environnement des affaires) identique au risque pays. Le rapport de l'agence de notation internationale souligne une éventuelle volatilité de l'environnement des affaires qui risque d'affecter les comportements de paiement. Les aléas externes pourront fragiliser les perspectives économiques.