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Meurtre à petites doses
Faits divers
Publié dans Le Temps le 03 - 04 - 2008

La vengeance et la rancune se sont deux facteurs qui peuvent détruire la vie entière de quelqu'un et même de son entourage et c'est surtout cette affaire qui démontra les conséquences puisque son héroïne n'est pas allée par quatre chemins pour se venger d'un mari trop arrogant et de surcroît infidèle.
Mettre du somnifère à petites doses dans les aliments de son mari était le seul moyen pour le tuer en douceur et effacer les traces de son crime.
C'est ainsi que cette épouse avait procédé pour se débarrasser de celui qui est à l'origine de tous ses maux. Tout a commencé, en effet, lorsque la principale protagoniste dans cette affaire avait découvert que son mari la trompait avec sa meilleure amie. Alors pour exprimer sa colère, l'épouse a quitté le foyer conjugal. Elle pensait que de cette manière elle l'obligerait à réfléchir mille fois avant de refaire la même erreur. Seulement, le mari en avait profité pour accueillir chez lui sa maîtresse. L'épouse, craignant que la famille ne s'effrite avait baissé la tête préférant réintégrer le foyer conjugal avant qu'il ne soit tard, puisque ce sont leurs deux enfants qui sont devenus menacés.
Mais le mari en avait profité pour continuer à humilier sa femme allant jusqu'à recevoir sa maîtresse chez lui au su et au vu de tout le monde. Peu à peu, la haine et la rancune ont pris la place de l'amour et du respect. L'épouse ne pensait plus qu'à la vengeance.
Dans le même temps, elle n'a jamais cessé de réfléchir au moyen le plus efficace lui permettant de tuer son mari en douceur et effacer les traces de son crime. Après mûres réflexions, elle avait opté pour les somnifères.
A petites doses, l'épouse s'est mise à empoisonner son mari à l'aide de cette substance toxique. Petit à petit, l'époux a commencé à sentir des malaises avant de sombrer dans la maladie. Il rendit l'âme quelques temps plus tard. On aurait pu penser qu'il s'agissait d'une mort naturelle. Seulement, une plainte déposée par la famille du défunt a relancé l'affaire.
Les autorités ont demandé, en effet, qu'on procède à une autopsie dont le rapport a révélé l'existence d'une substance toxique dans le corps de la victime.
Une enquête a été alors ouverte et la police commença par interroger l'épouse. Après avoir nié toute responsabilité dans cette affaire, l'épouse s'est effondrée avouant les faits. Elle s'est justifiée par le mauvais traitement dont elle a fait l'objet durant plusieurs années. Inculpée de meurtre, elle a comparu devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de son forfait.


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