Les observateurs affirment que la signature de la convention-cadre du 7ème Round des négociations sociales ne saurait tarder, aussi bien dans le secteur public que privé. D'une part, les délégations gouvernementale et syndicale sont parvenues à formuler un communiqué commun pouvant servir de plateforme aux négociations dans l'administration et les établissements publics. D'autre part, les positions des négociateurs de l'UTICA et de l'UGTT ne se sont pas, semble-t-il, suffisamment rapprochées à propos des questions litigieuses et, notamment, l'interprétation de l'étendue de la convention internationale N°135 sur la protection du responsable syndical dans la législation du travail en vigueur. Ces différends ont empêché, jusqu'à présent, la signature de ladite convention. Donc, et au vu de ces avancées, la signature du communiqué de la fonction et des entreprises publiques ne saurait tarder. Pour ce qui est de la convention-cadre et des négociations sectorielles dans le secteur privé, les positions divergent encore. Au moment où l'UTICA maintient que les conventions sectorielles pourraient commencer immédiatement sans attendre la signature de la convention sectorielle, l'UGTT persiste à s'entendre au préalable sur les questions litigieuses et, notamment, le droit syndical et les implications de la signature par la Tunisie de la convention internationale N°135 sur la protection du responsable syndical. Par ailleurs, la délégation des patrons trouve qu'il n'est pas rentable pour l'économie nationale de trop allonger les négociations sociales. Car le climat d'attente ne sert pas les intérêts de la croissance économique. Le patronat veut plutôt se concentrer sur les objectifs du développement. La délégation patronale aurait même averti que les augmentations salariales ne seraient pas comptabilisées à partir du 1er mai si jamais les négociations sectorielles n'étaient pas entamées avant cette date. Il est à rappeler que les négociations dans le secteur privé intéressent 51 conventions sectorielles et touchent plus d'un million d'employés. Il s'agit de mettre à jour les aspects réglementaires, procéduraux et financiers de ces conventions qui font foi de référence dans la législation du travail du secteur privé. Pour le secteur public, les négociations touchent, essentiellement, le côté financier mais, elles peuvent s'étendre à quelques autres problématiques pertinentes comme la formation, le recrutement et la situation des contractuels pour ce 7ème Round. Par ailleurs, le projet du communiqué dans le secteur public a nécessité plus de dix séances de négociations et a porté sur cinq points considérés comme étant fondamentaux par les protagonistes. D'abord, il s'agit de prendre en considération les acquis de l'économie nationale et les enjeux locaux et internationaux lors des négociations sur la révision des salaires de la fonction et des entreprises publiques. Ensuite, il est nécessaire de renforcer le dialogue social en vue de maîtriser la gestion des ressources humaines et d'en améliorer le rendement. En plus, l'ordre du jour comprend la question de mettre fin aux négociations sur le droit syndical dans la fonction publique. Il faudrait, aussi, s'intéresser à tous les modes de formation et motiver les agents publics pour améliorer leur productivité. Enfin, la régularisation de la situation des contractuels sera, cette année, débattue dans le cadre du 7ème round des négociations. Ces négociations ont, désormais, l'habitude de mettre en haleine le monde du travail durant un bon bout de temps. Pourtant, les différents protagonistes souhaitent les terminer avant le 30 juin 2008 comme prévu dans l'accord-cadre signé le 18 février entre l'UTICA et l'UGTT. Une conclusion rapide des négociations aiderait à éviter les tensions inutiles et permettrait de se concentrer sur l'objectif du développement.