La bande de délinquants, dont les membres croupissent à présent derrière les barreaux, s'est spécialisée dans les vols à l'arraché qu'ils commettaient en opérant toujours par groupes de deux sur le Grand Tunis. Une tactique préconisée par son chef afin de brouiller les pistes, en cas de pépins. Elle a sévi pendant un certain temps jusqu'au jour où son leader a été pris, en personne, dans la nasse de la police. A son arrestation à l'occasion de son dernier méfait, il a avoué, à lui seul, une vingtaine d'opérations fructueuses. Sans froncer le sourcil bien entendu puisqu'il en a fait un véritable métier qui rapporte gros et sans coup férir. La preuve : la réussite enregistrée, lors de ses précédents coups, lui ayant permis de rafler une grosse mise, vite dilapidée dans les interminables beuveries qu'il organisait, en l'honneur des exploits de sa troupe. Mais à force de mener tambour battant les aventures les plus périlleuses et à visage découvert, qu'à la fin il a été démasqué et placé à l'ombre. Il y a quelques jours il circulait du côté du campus universitaire à El Manar quand son attention a été attirée par une étudiante en pleine conversation téléphonique. Par surprise, il lui arracha le portable avant d'enfourcher à nouveau le cyclomoteur et disparaître avec son acolyte, laissant la jeune fille se tordre de douleur, suite au violent coup sur la nuque qu'il lui asséna. Reprenant après un certain temps ses esprits, elle se rendit au poste de police le plus proche où elle déposa une plainte contre son agresseur dont elle n'a pas pu donner un signalement précis, tant il fondit sur elle comme un éclair. Les limiers de la brigade judiciaire devaient mener des investigations tout azimut qui ne tardèrent pas à donner leurs fruits puisque le chef de la bande, en personne, a été cueilli, à l'issue d'un vol à l'arraché qui a mal tourné. Il tergiversa un moment, mais dépité pour avoir été pris en flagrant délit tel un débutant, il se confessa aux policiers, en leur donnant la liste complète de ses complices qui ont été « coffrés », l'un après l'autre, sans exception. Un joli coup à mettre à l'actif des auxiliaires de la justice. La déposition du chef de la bande enregistrée, le parquet a émis un mandat de dépôt à son encontre tandis que l'enquête a été confiée à un juge d'instruction du tribunal correctionnel de Tunis.