.Des raisons financières derrière l'acte de piraterie Le Temps-Agences - Les autorités françaises privilégient la négociation dans l'affaire du détournement du voilier Le Ponant, à bord duquel trente personnes sont retenues en otages, dont 22 Français, depuis vendredi soir. Le trois-mâts, attaqué à l'entrée du golfe d'Aden, s'est ancré avant-hier soir au large de Garacad, un village de pêcheurs du Sud du Puntland, une région semi-autonome de Somalie, a-t-on confirmé auprès des ministères de la Défense et des Affaires étrangères. Selon des témoins sur place, les pirates ont ouvert le feu avant-hier soir sur des miliciens qui tentaient de les empêcher d'accoster à Garaad, un village de pêche du centre de la Somalie. Des miliciens employés par les autorités locales leur ont refusé l'accès. Une équipe du GIGN spécialisée dans les interventions marines est arrivée hier à Djibouti, où la France dispose d'une importante base militaire, a-t-on appris auprès de la direction de la gendarmerie. Mais "l'option privilégiée est la négociation et la préservation de la vie des otages", a-t-on insisté de source diplomatique française. "Les pirates n'ont aucune revendication terroriste. L'acte de piraterie est motivé par des raisons financières", a-t-on ajouté de même source. De source proche des pirates, on indique qu'aucune exigence n'a encore été formulée par les ravisseurs, qui semble-t-il tentent de trouver refuge à terre avant d'ouvrir des négociations avec la filiale de l'armateur CMA-CGM, propriétaire du Ponant. "Nous leur avons parlé. Ils disent qu'ils vont bien et que l'équipage est en sécurité et en bonne santé", a déclaré à Reuters un notable somalien, proche de certains des pirates. Un navire de la marine française, l'aviso Commandant Bouan, poursuit la surveillance à distance du voilier, également survolé par des appareils de reconnaissance. Sur le navire, "on ne sent pas de tension, l'équipage marche normalement, la situation est calme", confirme-t-on à Paris de source militaire. Les familles des 22 Français doivent être reçues aujourd'hui à l'Elysée par Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat a présidé avant-hier soir à l'Elysée une réunion pour faire le point de la situation avec le Premier ministre, François Fillon, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et des représentants du ministre de la Défense Hervé Morin et de l'état-major des forces armées. "Nous recevrons les familles mardi, nous les assurons de notre sollicitude. L'Etat est en alerte", a déclaré dans la matinée le ministre des Affaires étrangères sur LCI. "Un contact a été établi, les choses vont évoluer, c'est une affaire grave", a ajouté Bernard Kouchner. Le Ponant a été attaqué à l'entrée du golfe d'Aden, théâtre d'une quarantaine d'actes de piraterie en 2007. "Toutes ces affaires se sont réglées sans effusion de sang", a fait valoir Bernard Kouchner. "Il faut énormément de temps", a-t-il souligné, sans répondre directement à une question sur une éventuelle rançon. Trente personnes, dont six femmes, sont retenues en otages sur le voilier. Parmi les otages figurent 22 ressortissants français, selon le ministère de la Défense. Les autres membres d'équipage sont majoritairement originaires d'Ukraine et de Corée.