Indéniablement, les changements climatiques pèsent lourd sur l'environnement. Leur impact est de plus en plus constaté aussi bien sur la nature que sur les individus. D'ailleurs les maladies qui en sont directement liées gagnent du terrain. Selon des statistiques fournies par le bureau de l'OMS à Tunis, en 2002, 3,3 millions de personnes sont mortes de maladies dues au changement du climat comme le paludisme, la diarrhée et la malnutrition. Les pays en voie de développement sont les plus exposés aux incidences négatives des changements climatiques et la santé. C'est ce qui a été déclaré récemment lors d'une conférence nationale sur les "changements climatiques et santé" organisée dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de la Santé placée, sous le thème de " la protection de la santé face aux changements climatiques". Les catégories vulnérables (personnes âgées, malades chroniques et pauvres) seront les plus touchées. Le risque est de provoquer également, si rien n'est fait, une augmentation des maladies transmissibles par l'eau et les aliments ainsi que des infections respiratoires aiguës et des allergies dues aux tempêtes de poussière. Le quatrième rapport d'évaluation du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat, indique que la Méditerranée orientale est une des régions les plus exposées aux impacts pervers du changement climatique, lequel changement s'est déjà manifesté à travers une modification des régimes de pluies et de tempêtes, l'élévation des températures ambiantes, la modification des zones de plantation et changement des saisons. Plusieurs thèmes sont inscrits à l'ordre du jour de cette conférence à laquelle MM. Mondher Zenaidi, ministre de la Santé publique, Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement Durable, des représentants de l'OMS, des chefs de missions diplomatiques accrédités à Tunis, et du représentant de l'agence de coopération technique allemande (GTZ) à Tunis, ont, notamment participé. Ces thèmes concernent les «changements climatiques et impact sur la santé », «Adaptation du secteur de la santé aux changements climatiques en Tunisie », «Systèmes d'échanges et de partage de l'information » et « Gestion des risques liés aux changements climatiques ». M. Mondher Zenaidi a relevé que les indicateurs satisfaisants enregistrés en matière de santé (n'ont pas empêché le pays de se préoccuper de la situation épidémiologique régionale et internationale liée au réchauffement de la planète.
Nouvelle stratégie Le ministre a, dans ce sens, évoqué la mise au point, en partenariat avec le ministère de l'Environnement, d'une stratégie visant à adapter le secteur de la santé aux changements climatiques. En ce qui concerne les maladies causées par le changement du climat, le ministre a évoqué la création d'un Observatoire National de Maladies Nouvelles, mettant en évidence le rôle de ce mécanisme dans l'identification et la prévention de ces maladies. Pour sa part, le directeur de l'OMS pour la Méditerranée orientale, M. Hussein Al Gezairy, a déclaré, dans un message télévisé, adressé aux participants que "Le changement climatique aura un impact négatif sur notre nourriture, notre approvisionnement en eau et l'air que nous respirons". Il a appelé à l'impératif d'adopter une gestion efficace de la qualité de l'eau, d'accroître les activités de lutte contre la pollution et de renforcer la capacité du secteur de la santé publique à gérer les nouveaux risques pour la santé et les nouvelles réalités pathologiques. Il a souligné la nécessité pour les pays d'investir dans l'éducation pour la santé et d'associer individus et communautés à l'édification d'un futur plus sûr pour tous. M. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du développement durable, a souligné que la Tunisie a adopté des stratégies et des approches de développement visant à contribuer efficacement à l'effort international en matière de lutte contre l'impact des changements climatiques. Ces approches, a-t-il dit, se proposent de lutter contre toute forme de pollution, de mettre en place les mécanismes de développement propre (MDP), de renforcer le couvert végétal et d'optimiser la gestion des déchets.