La chambre criminelle de la cour d'appel de Tunis a récemment examiné une grave affaire dans laquelle sont impliqués trois délinquants qui ont barré la route à un jeune couple qui se promenait dans les environs de Boumhel par une belle journée printanière. Cette agression n'avait qu'un seul objectif : profiter des charmes de la jeune fille qui accompagnait son fiancé, dans une randonnée champêtre. Vil dessein, vite réalisé par les ravisseurs qui ont obligé le jeune homme a rebroussé chemin, sous la menace, pour leur laisser la voie libre. Ce dernier les a pourtant suppliés de renoncer à leur triste besogne, car son accompagnatrice n'était pas une fille de joie, comme ils le supposaient, mais bel et bien sa future épouse. Rien n'y fit et il ne dut son salut qu'à ses jambes qu'il prit à son cou, lorsque l'un des malfrats tenta de l'attaquer avec un coutelas de gros calibre. Ayant fait place nette, les truands firent la sourde oreille aux supplications de leur victime qu'ils traînèrent derrière un bosquet pour assouvir, tour à tour, leur instinct bestial, avant de la laisser dans un état déplorable. Toute en larmes et portant les stigmates de l'ignoble agression sexuelle qu'elle vient de subir, la jeune fille raconta aux policiers sa triste mésaventure qu'elle corrobora, plus tard, avec un certificat médical attestant du viol barbare auquel elle s'était exposée inconsciemment, en s'aventurant avec son fiancé dans la campagne environnante de Boumhel. Munis du signalement des agresseurs, les agents menèrent leurs investigations, ratissant le lieu du viol et arrêtèrent plusieurs suspects dont deux ont été formellement reconnus par la victime ainsi d'ailleurs que par le fiancé de cette dernière. Quant au troisième complice, il s'est évaporé dans la nature, au point que sa cavale dure encore. Ce dont ont profité ses acolytes pour lui faire porter seul le chapeau, ayant soutenu mordicus devant la cour d'appel qu'ils ont seulement assisté à l'enlèvement et au viol de la jeune fille. Ils sont totalement innocents, devaient-ils ajouter. Le violeur, c'est bien leur compère qui court toujours. Pourtant, devant le juge d'instruction, ils avouèrent les faits, ayant été condamnés en première instance à dix ans de prison chacun et à quinze ans pour leur complice en fuite. Malgré leurs dénégations véhémentes, ils écopèrent en appel de huit années chacun, tandis que le troisième accusé, jugé par défaut, a vu sa peine de quinze ans maintenue.