Un jeune au chômage et sans domicile fixe a choisi la voie de la délinquance pour survivre. Pour cela, il n'hésite pas à s'escrimer à l'arme blanche pour déposséder de leurs biens les paisibles citoyens qui osent lui tenir tête en faisant de la résistance farouche ou en refusant d'obtempérer à ses ordres. Recherchant un lieu de prédilection pour accomplir ses exploits, il a jeté son dévolu sur les salles des fêtes qui accueillent, à longueur de soirées, les cérémonies de mariage, notamment pendant la saison estivale. Se postant dans les alentours pour épier ses victimes potentielles, il ne lui reste plus qu'à passer promptement à l'action pour réussir ses braquages qui peuvent lui rapporter gros, d'autant plus qu'ils sont commis, la plupart du temps, sans coup férir. Il n'a pas attendu longtemps pour repérer sa première proie qui se rendait visiblement à la salle des fêtes du coin, étant habillée d'une belle robe de soirée, coiffée coquettement et portant fièrement ses bijoux pour la circonstance. Le délinquant, tapi dans l'ombre, ne tarda pas à la remarquer. Il la suivit à pas feutrés pour fondre sur elle dans un recoin mal éclairé, avant de la sommer de lui remettre, à toute vitesse, les bijoux étincelants qu'elle portait. Au cas où elle refuserait de se soumettre, il emploiera les grands moyens pour la défigurer s'il le faut. Affolée, d'autant qu'il n'y avait pas le moindre chat qui miaulait dans cette maudite ruelle, elle s'exécuta sur le champ, à la grande satisfaction de son agresseur qui n'eut pas à mettre à exécution sa terrible menace. Il profita de l'aubaine providentielle pour emporter un joli butin tout en or, avant de disparaître dans les ténèbres. L'enquête diligentée par la brigade de la police judiciaire de Bab Souika permit rapidement l'arrestation du braqueur impénitent qui reconnut son forfait. Il avoua même s'être débarrassé des bijoux, en les cédant à un joaillier de la place, pour pratiquement une bouchée de pain. Déféré au parquet, il réitéra sa déposition antérieure faite à l'enquête préliminaire, et ajouta, à l'occasion, qu'il avait informé l'acquéreur de l'origine frauduleuse de son butin, enfonçant, du même coup, le bijoutier receleur. La chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis a renvoyé l'affaire à une date ultérieure au cours de laquelle comparaîtra le complice.