"Il n'y aura aucune opération de régularisation massive" des travailleurs sans papiers Le Temps-Agences - Nicolas Sarkozy a de nouveau condamné hier l'islamophobie, dans un message lu en son nom dans la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette, près d'Arras, dans le Pas-de-Calais, où 148 tombes de soldats musulmans ont été profanées dans la nuit du 5 au 6 avril. Le président de la République avait promis de venir se recueillir, à l'occasion des cérémonies du 90e anniversaire de l'armistice de 1918, dans ce cimetière où sont inhumés plus de 40.000 soldats tombés pendant la guerre de 1914-18. Il a renoncé à se rendre sur place pour cause d'intervention télévisée hier soir et a demandé au secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Jean-Marie Bockel, de le remplacer et de lire son message. Nicolas Sarkozy y redit son "dégoût" et son "indignation" devant "l'odieuse profanation" de tombes dans le carré musulman de la nécropole. Les "profanateurs imbéciles", promet-il, seront punis "avec la plus grande sévérité". "Les actes commis ici ont un nom", poursuit le chef de l'Etat : "C'est l'islamophobie, que nous devons combattre avec la plus grande sévérité, au même titre que nous combattons fermement le racisme et l'antisémitisme." "En souillant la mémoire de ces soldats musulmans, on a sali la mémoire de tous les combattants. Ce qui est en jeu ici, ce n'est pas seulement le passé, c'est aussi notre présent. Car pour vivre en paix avec nous-mêmes, nous devons vivre en paix avec notre passé." Nicolas Sarkozy rappelle que les soldats musulmans du 7e régiment de tirailleurs algériens se sont illustrés lors de la prise de la crête de Vimy, le 9 mai 1915, près de Notre-Dame-de-Lorette. Ce régiment avait alors perdu en une matinée les deux tiers de ses effectifs, soit 50 officiers et 1.937 soldats. Leurs noms "incarnaient ce jour-là le visage de la France", a souligné le chef de l'Etat. Selon son entourage, Nicolas Sarkozy ira se recueillir dans le carré musulman de Notre-Dame-de-Lorette lors d'un prochain déplacement dans la région. -------------- "Il n'y aura aucune opération de régularisation massive" des travailleurs sans papiers Le Temps-Agences - Le ministre français de l'Immigration Brice Hortefeux n'envisage "en aucun cas" de procéder à une régularisation massive des travailleurs sans-papiers, affirme-t-il dans un entretien au Figaro dhier. "J'indique sans ambiguïté qu'il n'y aura aucune opération de régularisation massive", déclare-t-il dans les colonnes du quotidien. De nombreuses voix s'élèvent à gauche et à droite pour réclamer une clarification voire une révision des critères de régularisation des dizaines de milliers de salariés sans papiers en France, après la grève de 600 d'entre eux menée depuis plus d'une une semaine en région parisienne. "Il ne peut y avoir qu'un examen au cas par cas en fonction de la réalité d'un contrat de travail, de la situation de l'emploi dans un secteur en tension ou d'un département. Il n'y a là ni improvisation, ni débordement", dit-il.
"La loi que j'ai fait voter prévoit d'ailleurs de permettre à titre exceptionnel de régulariser au cas par cas dans des secteurs connaissant de graves pénuries de main d'oeuvre. La loi s'applique donc", précise le ministre. Une loi votée en 2007 offre une possibilité de régularisation si les salariés travaillent dans un secteur confronté à des difficultés de recrutement et sont sous contrat ferme d'un an minimum. Plus tard, sur la radio RTL, M. Hortefeux a annoncé qu'environ 800 dossiers de travailleurs sans papiers avaient été déposés dans les préfectures de la région parisienne en vue d'une régularisation. "Il y a quelques centaines de dossiers qui ont été déposés, aux alentours de 800, cela donne une indication sur le nombre" de régularisations qui pourraient intervenir", a-t-il déclaré. Le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë a demandé jeudi au préfet de police, Michel Gaudin, d'examiner "avec humanité" la situation des travailleurs sans papiers grévistes. Selon le maire de Paris, "ce mouvement de grève qui concerne plusieurs entreprises parisiennes révèle une situation préoccupante". M. Delanoë estime que "la politique migratoire restrictive menée par le gouvernement conduit, d'une part, à des difficultés pour les entreprises et, d'autre part, à des risques pour les salariés".