Tous les moyens sont bons pour les délinquants qui pourchassent leurs victimes où qu'elles se trouvent. Dans un chemin tortueux, en plein jour, assises dans une rame de métro ou dans un wagon de train de banlieue, en pleine nuit. Ils ne font aucun distinguo. Seul, le butin les intéresse. Le bien d'autrui, facile à en disposer, surtout en usant de violences physiques ou sous la menace d'une arme blanche. Le chauffeur de taxi, qui a embarqué les deux lascars incriminés dans cette affaire, était à mille lieux d'imaginer la triste aventure qu'il allait vivre en cours de route. La journée tirait à sa fin quand deux jeunes hommes, qui avaient traîné les pieds à Oued Ellil, lui firent signe de s'arrêter afin de les conduire à Tébourba. Il s'exécuta et le trio prit la direction voulue. Toutefois, après une dizaine de kilomètres parcourus et alors que la nuit tombait, les clients, à bord, changèrent brusquement d'idée en demandant au taximan de s'engager sur une piste en terre battue pour les mener dans leur douar. Ayant eu la prémonition qu'un malheur pourrait lui arriver, il a tergiversé un moment, avant qu'il ne soit obligé par la force de bifurquer. C'était en fait un enlèvement pur et simple auquel il devait faire face puisque, quelques encablures plus loin, dans cette zone boisée, il a été contraint de stopper son véhicule. Bien entendu, c'était la recette des courses de la journée qui était essentiellement visée par ses ravisseurs, une rondelette somme d'une centaine de dinars qu'il dut remettre, la mort dans l'âme, au malfrat assis à ses côtés qui le menaçait avec une arme blanche. Le pauvre chauffeur n'était pas au bout de ses peines puisque le second malfaiteur lui arracha des mains les clés de la voiture avant de l'éjecter dehors. Les deux énergumènes se ruèrent ensuite sur leur victime pour le tabasser sauvagement, avant de démarrer en trombe avec le taxi. Mal leur en prit, car ils n'allèrent pas loin puisqu'ils foncèrent directement dans un arbre, endommageant sérieusement le véhicule. Par miracle, ils sortirent indemnes de la collision et s'évaporèrent dans la nature. Alertés, les agents de la garde nationale de Tébourba se rendirent sur les lieux pour trouver le chauffeur de taxi prostré auprès de sa voiture cabossée. Heureusement qu'il ne souffrait que de quelques ecchymoses.