Le progrès et la modernité ont certes changé le mode de vie des Tunisiens. Des maladies psychologiques et physiologiques ont gagné le terrain. On parle de plus en plus du stress, d'angoisse, de phobie sociale, en d'autres termes, de troubles anxieux. D'ailleurs, la prévalence de ce problème psychologique au cours d'une vie fluctue d'après les études épidémiologiques de 11 à 25 %. Ce taux est très élevé au niveau de la phobie sociale car il est de 13,3 % contre 3,5 % pour les troubles paniques. Ces troubles touchent les femmes plus que les hommes, d'après les spécialistes. Pour atténuer cette maladie et dans le cadre du programme national de santé mentale, on a mis en place certaines dispositions. Sont-elles appliquées convenablement ? L'angoisse, le stress, la peur de l'inconnu sont des sentiments qui envahissent davantage les Tunisiens. Ces troubles anxieux sont d'ailleurs classés parmi les problèmes psychologiques les plus répandus dans notre pays. Ils sont en fait le résultat du changement du niveau et de mode de la vie. C'est la femme qui est confrontée le plus à cette situation psychologique laquelle exerce des répercussions lourdes sur son équilibre psychologique voire familial. Nombreuses sont celles qui vivent angoissées à cause du stress au travail, des conditions matérielles instables même défavorables. L'angoisse est une souffrance qui peut être considérée, d'après les spécialistes comme un signal d'alarme face à une menace pour le Moi. Elle pourrait dans certains cas devenir une véritable entrave au bonheur d'où l'importance d'envisager son traitement. Il s'agit d'ailleurs du cas de plusieurs sujets qui passent par ce stade sans qu'ils ne se rendent compte du danger. Ils ne pensent pas à consulter un spécialiste ou même un médecin généraliste de première ligne de la santé de base pour demander conseil en temps adéquat. Ces derniers sont rarement au courant des facteurs de risque de l'anxiété généralisée qui « correspond à l'anxiété chronique de la névrose d'angoisse ».
Phobie sociale Mais comment se détermine cet état ? L'anxiété se caractérise par « une inquiétude, des soucis excessifs survenant la plupart du temps durant au moins six mois et qui concernent différents aspects de la vie notamment, la famille, le travail, la situation financière et la santé », d'après les spécialistes. « La personne qui souffre d'anxiété généralisée éprouve de la difficulté à contrôler son inquiétude, elle présente au moins trois des six symptômes suivants ; la fatigue, les difficultés de concentration, la tension musculaire, les troubles de sommeil l'irritabilité et l'agitation ou la sensation d'être survolté ou à bout », toujours selon la même source. Par ailleurs, la phobie sociale qui est un trouble mental se définit entre autres par une peur persistante et intense d'une ou plusieurs situations sociales. Elle se détermine également par la peur excessive ou irraisonnée. « L'exposition à une situation sociale redoutée provoque de façon quasi systématique une anxiété qui peut prendre la forme d'une attaque de panique liée à cette situation ou facilitée par elle ». Ces causes sont majoritairement d'ordre socio-économique ; d'où l'importance à leur apporter des remèdes. Le ministère de la Santé publique dispose de tout un programme, reste à savoir s'il est concrétisé convenablement et de manière efficace. Car nombreux sont ceux qui vivent quotidiennement cette souffrance tout en négligeant le fait qu'il s'agit d'un trouble curable avant qu'il ne soit tard. La sensibilisation et l'information de masse font défaut à ce niveau. Les organismes concernés parlent peu (pour ne pas dire rarement) de ce problème. Elles n'attirent pas l'attention quant à l'importance de consulter les médecins en cas de besoin. C'est essentiel d'avoir un programme national dans ce sens. Mais il importe aussi de le mettre en lumière et de l'évaluer périodiquement pour avoir une idée pertinente sur le niveau de ce problème.