Le bilan dépasserait les 50.000 morts Le Temps-Agences - L'espoir de retrouver des survivants s'amenuisait hier dans le sud-ouest de la Chine, trois jours après le violent séisme dont le bilan pourrait dépasser les 50.000 morts, selon le gouvernement, malgré une mobilisation sans précédent de l'ensemble de la nation. Selon les experts, les chances de survie au-delà de trois jours diminuent d'heure en heure et retrouver des survivants tient pour eux du miracle. Conscient que chaque minute compte, le gouvernement a lancé un vaste mouvement de mobilisation de l'armée, mais aussi de la population, encouragée à fournir d'urgence des pelles, des outils, des bateaux pneumatiques, pour équiper les dizaines de milliers de sauveteurs déployés sur le terrain. Le bilan du séisme pourrait dépasser les 50.000 morts, a annoncé hier le gouvernement, cité par les médias officiels. "Nous devons utiliser toutes nos forces pour sauver des vies à tout prix", a martelé le Premier ministre chinois Wen Jiabao lors d'une réunion de crise du Parti communiste, ajoutant que cette bataille était la priorité numéro un de la nation. Après avoir obstinément refusé toute aide en personnel de l'étranger, le régime chinois a finalement accepté hier l'envoi de spécialistes japonais qui risquent toutefois d'arriver trop tard. "Après 72 heures, les opérations de secours deviennent extrêmement difficiles", a reconnu Zhang Zhoushu, vice-directeur du Centre de prévention des désastres et des séismes, basé à Pékin. "Comme les destructions ont été très importantes et que les victimes ont été ensevelies très profondément, c'est vraiment difficile", a-t-il poursuivi, ajoutant que "dans de telles conditions, retrouver des survivants tiendrait du miracle". Selon les médias officiels, 130.000 soldats participent aux recherches, aux côtés de chiens renifleurs. Tous les villages, bourgs et villes touchés par le séisme ont été visités par l'armée et l'armée de l'air a assuré plus de 300 rotations hier pour larguer des vivres et du matériel ou parachuter des sauveteurs. Malgré l'ampleur des moyens mis en oeuvre, il semble toutefois extrêmement difficile de sauver les dizaines de milliers de personnes prisonnières des décombres dans cette zone montagneuse de la province du Sichuan, dévastée par un séisme de magnitude 7,9. Selon le dernier bilan officiel publié par la province, plus de 19.600 personnes ont péri et plus de 27.000 sont portées disparues. Mais ce chiffre est loin de la réalité tragique que découvrent les soldats et les secouristes au fur et à mesure qu'ils atteignent la zone de l'épicentre, autour de Yingxiu, où des villes entières ont été rasées. A Wudu, où un hôpital de fortune a été dressé sur la place du marché, le docteur Li Rui et son équipe de 40 jeunes médecins et infirmiers luttent depuis trois jours et trois nuits pour sauver des vies, sans électricité, avec peu d'eau et un équipement dérisoire. Après cette terrible tragédie, un autre danger menace le Sichuan, si un barrage ou un réservoir d'eau venait à se rompre. Des risques de sécurité ont été détectés sur plus de 400 réservoirs d'eau, a annoncé la télévision officielle, et le ministre des Ressources hydrauliques, Chen Lei, a évoqué de "sérieux problèmes" dans les installations hydrauliques au Sichuan.