Des chantiers de construction à ciel ouvert nous en voyons beaucoup tout au long de l'année. Il s'agit même d'un paysage familier qui reflète la dynamique du secteur du bâtiment. D'ailleurs, les spécialistes parlent d'un boom. Réalisés par des simples ouvriers, les travaux de construction représentent un vrai danger pour ces employés qui exposent leur vie à un risque permanent, par manque de moyens de sécurité. Des centaines d'accidents sont enregistrés chaque année causant ainsi des morts et des blessés pour ne pas dire des handicapés qui se retrouvent sans source de revenu. En fait le secteur échappe à tout contrôle de la part des autorités de tutelle laissant ainsi le champ libre aux promoteurs qui négligent les répercussions de cette pratique. Le problème se pose également auprès des petits tâcherons de bâtiment qui emploient même des mineurs. Après le drame, ces victimes se retrouvent sans emploi, sans source de revenu... La Tunisie aura prochainement son programme de gestion des risques professionnels. Cette décision annoncée par le Président de la République à l'occasion de la célébration de la fête du Travail, le 1er mai dernier a pour objectif d'offrir un environnement de travail plus sûr et plus sécurisé. Car le nombre d'accidents dans le milieu professionnel reste élevé et ce dans les différents secteurs. Faute de contrôle rigoureux, d'application des réglementations et surtout de sensibilisation et de conscience des employeurs, nous perdons chaque année des centaines de vie. Notamment le secteur du bâtiment est classé parmi les principaux domaines où l'on enregistre des accidents de travail qui étaient de l'ordre de 5892 en 2005. Ils ont coûté 154669 jours en termes de perte de travail. Certes, les répercussions de ces accidents sont d'ordre matériel et surtout humain. Une bonne partie des victimes se retrouvent sans emploi pendant des années même à vie. C'est le cas par exemple de Z, la quarantaine, et père de trois filles. Victime d'un accident de travail dans le secteur du bâtiment il y a deux ans, il n'a pas de source de revenu. Il est devenu en fait incapable d'exercer dans le domaine qui nécessite un effort physique. « Z » a opté pour un autre choix, l'émigration. Il s'agit de l'unique solution qui se présentait pour ce quadragénaire. Si « Z » a choisi une telle solution, c'est à cause de manque de moyens de prise en charge sociale. Cette frange de la société est confrontée aux plusieurs difficultés notamment d'ordre matériel.
Non-respect des normes Nous enregistrons quotidiennement plusieurs accidents dans le secteur qui reste mal organisé. Car, les employeurs qu'ils soient des promoteurs ou de simples chefs de chantiers font travailler des jeunes et même des mineurs tout en négligeant les risques permanents qui se posent. Ces derniers ne prennent pas la peine de respecter les normes de sécurité imposées par le cahier des charges. M. un adolescent âgé à peine de 18 ans a été victime d'un accident de travail. Souffrant de fractures graves au niveau de la colonne vertébrale et des membres, le jeune est hospitalisé depuis des jours. Il lui faudra des années pour pouvoir reprendre son activité physique normale. Le jeune vit un drame faute d'installation d'échafaudages qui sont des équipements de travail indispensables pour le secteur du bâtiment. Ils garantissent en fait, l'efficacité et la sécurité des travaux durant chaque phase de construction.
Défection du système de contrôle Par ailleurs, si nous continuons d'avoir un nombre considérable de victimes c'est à cause de la défaillance du système de contrôle de la sécurité au travail. Les spécialistes dans le domaine se déplacent rarement pour surveiller les normes de sécurité plus particulièrement dans les petits chantiers de travail. A qui incombe ainsi la responsabilité dans de tels accidents. Est-ce la responsabilité de l'employeur, du propriétaire de la maison ou même de l'employé qui accepte de travailler dans des conditions défavorables. Le seul moyen de réduire le nombre d'accidents est que chacun assume ses responsabilités. Il est indispensable également d'appliquer les mesures et les normes régissant le secteur. La sécurité concerne, en fait chaque partenaire supposé connaître ses tâches et assumer ses responsabilités. Le futur programme de gestion des risques dans le milieu professionnel apportera des solutions. Mais son aboutissement reste tributaire de l'engagement des différents partenaires. Il ne suffit pas de mettre en place des programmes. Il importe aussi de les mettre en pratique dans les meilleures conditions.