La réserve d'Ichkeul (75 km au nord de Tunis ), composée de trois entités paysagères (le lac, les marais, et la montagne), s'étalant sur 12600 hectares, présente une richesse exceptionnelle en faune et en flore sauvage. Ce site qui recense environ 230 espèces animales et plus de 500 espèces végétales est, en effet, reconnu comme une des quatre principales zones humides du bassin occidental de la méditerranée (avec Donana en Espagne, la Camargue en France et El Kala en Algérie) et l'un des rares sites au monde inscrit sur trois conventions internationales. Il s'agit de la liste des sites naturels du patrimoine mondial de l'UNESCO (1979), la liste des réserves de la biosphère de l'UNESCO (1977) et la convention RAMSAR (1980) qui reconnaît le lac et les marais d'Ichkeul comme zone humide d'importance internationale en tant que lieu d'hivernage de milliers d'oiseaux d'eau migrateurs, parmi lesquels certaines espèces sont menacées. Toutefois, les experts tunisiens et méditerranéens participant au séminaire international, dont les travaux ont démarré, hier à Tunis, ont été unanimes pour souligner que le parc d'Ichkeul a connu durant les dernières années des difficultés liées essentiellement à la baisse du niveau d'eau douce et l'augmentation de la salinité du lac qui a provoqué une réduction du couvert végétal et le départ de plusieurs espèces d'oiseaux. Au cours de ce séminaire qui se poursuit aujourd'hui, les participants discuteront de l'état des lieux et des efforts déployés par la Tunisie en coopération avec les organismes internationaux en vue de consolider la valeur universelle de l'Ichkeul, en palliant les impacts de la réduction en eau douce sur ce site naturel. La Tunisie a, en effet, mis en place un plan d'action visant l'optimisation de la gestion hydrique du lac. Il s'agit notamment de mesures techniques et réglementaires pour la conservation, la réhabilitation et ou la restauration des écosystèmes outre un programme de mesures d'accompagnement socio- économiques pour le développement des activités au sein du parc dans le respect des contraintes écologiques. Ouvrant les travaux de ce séminaire, M.Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable, a mis l'accent sur l'importance accordée au parc national d'Ichkeul qui constitue, a-t-il précisé un exemple concret de la capacité de l'homme d'être en parfaite harmonie avec la nature. Les efforts déployés par les différentes parties intervenantes, a encore souligné le ministre ont permis au parc d'ichkeul de retrouver son équilibre écologique et sa diversité biologique notamment après la mise en place d'un programme intégré de préservation du parc national et l'exécution de programmes d'aménagement environnemental qui vise notamment à consolider le suivi scientifique des différentes composantes du parc qui ne figure plus sur la liste du patrimoine naturel mondial menacé. Au cours de ce séminaire, une convention-cadre de coopération, de formation et d'échange d'expertise a été signée entre l'ANPE et la Tour du Valat qui est un centre recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes basé en Camargue (sud de la France). Au programme de cette manifestation, les experts tunisiens et méditerranéens débattront de plusieurs questions relatives notamment à la gestion des barrages et des aires protégées , le suivi scientifique des écosystèmes, outre la problématique de l'eau à Ichkeul. (TAP)