Tunis-le Temps : Le mari fougueux, accusé en l'occurrence de violences graves sur la personne de son épouse, a toujours été d'une jalousie morbide. Il était constamment à fouiner derrière son épouse, afin de suivre au pas tous ses déplacements. Celle-ci, d'une conduite exemplaire, lui avait toujours voué amour et fidélité, ne pensant qu'à remplir ses devoirs conjugaux et s'occuper de son foyer et de sa fillette. Mais l'époux était toujours à l'affût ne tolérant aucun changement ni aucune modification dans l'emploi du temps de sa pauvre épouse, vouée à passer toute la journée à s'occuper des besoins du foyer. Arrivait-il à celle-ci d'aller visiter des amies ou des proches, une fois par hasard, qu'il devient tout d'un coup soucieux, suspectant une attitude douteuse ou coupable. Le jour des faits, l'épouse étant invitée à un mariage, s'était rendue avec sa fille chez le coiffeur pour dames, dont la boutique se trouvait juste à proximité du domicile conjugal. Cependant elle avait légèrement tardé. En rentrant elle trouva son époux dans tous ses états. Il ne voulut rien entendre, et lui reprochait son attitude, ne l'ayant pas préalablement informé de ce déplacement impromptu. Elle essaya de l'assagir, mais il était de plus en plus furieux, au point de sortir de ses gonds. Il commença par la menacer par un couteau de cuisine, mais elle put fuir ses griffes en s'enfermant dans la cuisine. Il était au paroxysme de la colère et n'écoutait pas son frère, venu lui rendre visite , et qui fit son possible pour le ramener à la raison. En vain, car il rejoint son épouse et après avoir forcé la porte de la cuisine, il se dirigea vers la bouteille de gaz butane, et ouvrit le robinet. Une odeur suffocante se répandait dans toute la maison, et encore une fois , le frère accourut pour fermer le robinet et aérer les lieux , évitant de près la catastrophe. Le mari toujours dans un état hystérique, se saisit brusquement d'un récipient contenant de l'essence avec lequel il aspergea son épouse et gratta une allumette. La pauvre épouse était transformée en torche vivante. Elle fut secourue par le frère qui l'enveloppa dans un drap. Mais elle fut atteinte quand même de plusieurs brûlures de deuxième degré, nécessitant son transport à l'hôpital, où elle fut mise sous soins intensifs. Elle porta plainte contre l'époux violent, qui fut inculpé de violences graves et tentative d'homicide volontaire, et traduit devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Grombalia. Il déclara à la barre qu'il n'avait nullement l'intention de tuer son épouse, et qu'il l'avait lui-même secourue en la transportant à l'hôpital. Ce fut sur cet élément que se basa la défense, pour plaider l'absence d'intention de tuer la part de cet époux qui avait agi sous l'emprise de la colère engendrée par un excès de jalousie.