La veuve solitaire de 53 ans avait cru croiser l'opportunité de sa vie en communiquant avec cet homme de 60 ans qui lui a prétendu être veuf, lui aussi, et à la recherche d'une bonne compagne. Elle était originaire de Tunis. Il lui a prétendu être de Sousse. Elle était fonctionnaire et avait un logement et des propriétés agricoles et il lui a fait croire qu'il était un enseignant à la retraite. Leur relation était amicale et s'était développée petit à petit. Au début, ils se rencontraient sur le Net au hasard. Ensuite, la cadence s'est développée et la durée de leurs communications s'allongeait. Ils parlaient de tout et de rien. Mais, ils se connaissaient mieux, voire très bien. Du moins, c'est ce qui semblait à la dame qui finit par désirer le voir. Mais, elle ne pouvait pas le lui dire. Elle sentait qu'il manifestait une certaine réticence à un éventuel développement de cette relation. Pourtant, il lui avait longtemps affirmé qu'il tenait à rompre sa solitude. Enfin, il y avait des maillons manquants dans la lecture de cet homme et elle insistait pour le voir. Ils finirent par se rencontrer après plus de six mois de contacts sur le web. Son apparence était respectable, celle d'un retraité de la classe moyenne. Il lui avait raconté un peu sa vie et, surtout, ses déboires. Elle lui avait affirmé que le passé ne l'intéressait pas et qu'elle s'attachait plutôt à l'avenir et qu'elle était à la recherche de paix et de quiétude. La dame trouvait que la compagnie de ce bonhomme affable était intéressante et il ne la laissait pas indifférente. Seulement, les rencontres espacées ne lui permettaient pas de connaître le fond de cet homme énigmatique. Elle a alors décidé de l'attaquer de front. C'est ainsi que lors de leur rencontre suivante, elle lui avait demandé carrément pourquoi il la fuyait. Le bonhomme était aussi direct qu'elle et lui avait répliqué qu'il était mal barré financièrement et qu'il ne voulait pas être à la charge d'une autre personne. La dame a admiré cette franchise et a mis deux autres mois pour convaincre le bonhomme de sa disposition à l'aider. Ce ne fut qu'alors qu'il décida de s'ouvrir à elle. Du moins, c'est ce qui semblait à la bonne dame. Il lui avait dit qu'il passait alors par des difficultés financières et qu'il avait besoin d'argent. Elle lui avait donné dix mille dinars au départ. Au bout de deux mois, le bonhomme était revenu à la charge et lui avait encore demandé de l'argent. La bonne dame lui avait encore donné quinze mille dinars mais commençait à avoir des soupçons quant à la situation réelle de cet homme énigmatique. Au fait, elle ne savait même pas quelles étaient les ressources de ce monsieur qu'elle voudrait bien avoir pour compagnon. Ce fut ainsi qu'elle a mis quelques antennes sur le monsieur et elle a pu découvrir qu'il s'agissait d'un bonhomme marié et qu'il venait d'organiser le mariage de son fils. Elle a appris aussi que cet homme était connu dans son entourage comme étant un escroc. La dame était tombée des nus et elle s'était présentée à la police pour porter plainte. Interpellé, le bonhomme n'a pas nié les faits qui lui étaient reprochés. Il a affirmé qu'il s'agissait d'un prêt de la part de cette dame qu'elle lui avait consenti de plein gré. Il a nié lui avoir menti concernant sa situation conjugale. L'enquête se poursuit.